Ce texte fait 2 pages. Il est très long mais, d'après moi, mérite des modifications. Veuillez m'éclairer !
[Edit: je me suis permis de "couper" ton texte, s'il est troplong, personne ne le lira. Je te suggère de le publier ne plusieurs épisodes. Haedrich.]
Le vélo filait à toute vitesse vers la forêt. Devant moi, Rai s'agrippait au guidon en appuyant de toutes ses forces sur les pédales. Cela faisait presque un quart d'heure qu'il pédalait comme un fou mais malgré ses efforts, je savais qu'il ne tiendrait pas longtemps. Malheureusement je ne pouvait pas le remplacer : j'ignorais où il nous conduisait. Il m'avait dit connaître une cachette pour échapper aux chiens de la concierge mais il n'avait pas précisé à quelle distance de l'orphelinat celle-ci si se trouvait. L'effort l'affaiblissait de plus en plus et chaque tour de pédalier lui arrachait un gémissement de douleur. La sueur qui coulait le long de sa colonne vertébrale laissait une trace humide sur son tee-shirt. Je me surpris à prier pour que nous arrivâmes bientôt, pour qu'il ne nous arrive rien et pour que Rai ne m'en veuille pas...
C'est seulement quand nous entrâmes dans la forêt que je compris pourquoi Rai nous y avait conduit. La forêt n'est pas seulement une merveilleuse cachette c'est aussi une solide forteresse contre les dobermans qui nous poursuivaient. En effet, ces chiens ont toujours eu peur des arbres, tout le monde était au courant à l'orphelinat. Beaucoup d'enfants s'amusaient même à terroriser les chiens avec des branches d'arbres. Bêtise évidemment sévèrement réprimée par la concierge, propriétaire des chiens.
C'est elle qui avait dressé les chiens depuis leurs naissances pour en faire des colosses capables de rattraper les fugueurs. A l'orphelinat, on les appelait les Assassins à cause de leur tendance à tuer les enfants qu'ils devaient ramener : à eux trois, ils avaient déjà tués quatre enfants « par accident ». Il y a deux ans de cela, ma seule amie, Sarah, s'était rebellée et avait fugué, elle n'avait pas parcourue 20 mètres hors du bâtiment que Bazar, le plus terrible des trois colosses, l'avait rattrapée. Elle avait été mordue au cou et les médecins n'avait rien pu faire pour la sauver. Je l'avais beaucoup pleurée.
Nous arrivâmes devant une petite cabane coincée entre deux arbres. Construite d'un bois pâle et habilement recouverte de feuille, celle-ci nous offrait une cachette difficile à découvrir. Rai s'arrêta brusquement et s'écroula par terre, essoufflé, vidé de ses forces. Je descendis du vélo en catastrophe pour me précipiter à son secours. Il était vraiment en sale état, son visage large était trempé de sueur, des larmes de douleur coulaient de ses yeux clairs et il suffoquait. Je le traînais jusqu'à l'intérieur de la cabane en vérifiant que nous avions semé nos poursuivants. Après avoir poussé la porte je découvrit une petite pièce composé simplement d'une table et d'une paillasse où je déposait délicatement mon blessé. Il avait les yeux fermés et s'efforçait de respirer calmement, je le rassurait en lui disant que nous étions à l'abri dans la cabane. Il se blottit dans mes bras en soupirant de soulagement. En le serrant contre mon cœur je lui répétait que j'étais désolée, que je m'en voulais, que je l'aimais... Pendant plusieurs minutes nous restâmes dans cette position et quand, enfin, je constatai qu'il dormait, je l'allongeai sur la fine paillasse et le couvris de ma veste. Je m'assis sur la table et passa près d'une heure à le regarder dormir. Je dus m'assoupir car je glissai et sombrai dans l'inconscience en touchant le sol.