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 Nouvelle pour "la tête dans les étoiles"

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Hel
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Hel


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MessageSujet: Nouvelle pour "la tête dans les étoiles"   Nouvelle pour "la tête dans les étoiles" I_icon_minitime3/12/2009, 19:56

Voilà mon texte, après mûre réflexion, sur un thème bien différent du précédent. On met encore pas mal de temps avant de comprendre pourquoi "la tête dans les étoiles", je vous dirais juste que j'en ai une interprétation proche de celle de Satine (Histoire de mettre un peu de suspense^^).


La cuisine était plongée dans la semi pénombre du crépuscule, il y baignait une ambiance douce et nostalgique. Une femme d'un certain âge, aux cheveux pourpres, courts et bouclés, certainement teints, y était assise. Elle sortit une cigarette, blanche et longue, cernée d'une bague dorée, de son sac à main en cuir. Elle serrait fortement celui-ci de sa main gauche, pendant qu'elle cherchait frénétiquement son briquet dans la poche de son manteau. Elle soupira, changea sa main de poche et en sortit le fameux briquet. D'une main tremblante, elle alluma sa cigarette et la porta à sa bouche.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fumé, depuis qu'elle avait rencontré John, semblait-il. Maintenant qu'il n'était plus de ce monde...Elle pouvait s'accorder une dernière cigarette. Peut-être pas la dernière, finalement. Enfin, elle verrait.
John était parti. Il avait plongé dans son dernier sommeil, il mangeait les pissenlits par la racine, il avait passé l'arme à gauche...Tant d'expressions pour résumer un vide profonds, tant d'expressions pour éviter ces mots terrible. Oui, il était mort. Mort! Mort. Mort... Elle se leva en direction du frigo, lâcha son sac, crispa sa main sur sa cigarette, et s'adossa au mur. Sa cigarette s'écrasa sur le carrelage froid dans un grésillement sinistre.
Caroline se laissa glisser le long du mur, lentement, alors que les larmes montaient à ses yeux. Alors qu'elle touchait le sol, une larme roula sur sa joue ridée. Son visage se crispa en un rictus douloureux, et tout son corps fut agité de soubresauts, de longs sanglots muets, son visage baigné de larmes enfoui entre ses genoux. Elle resta ainsi pendant un temps qui lui sembla infini. Elle était seule, elle devait s'y faire... La vieille femme aurait voulu remonter le temps, revenir à ce dernier instant de bonheur, lorsqu'elle l'avait retenu, une poignée de secondes, dans un baiser qu'elle ne savait pas qu'il était le dernier, ces secondes qui avaient tout changé... Revenir avant qu'il sorte, avant qu'il enfourche sa moto et qu'il ne se fasse percuter par ce camion...qu'il vole un instant, gracieux comme un oiseau en son dernier vol, avant de s'écraser sur le pare-brise du quinze tonnes et de se rompre les cervicales, [tué sur le coup] (en suspens).
Revenir avant tout cela, alors qu'elle avait retrouvé le bonheur, pendant 5 années....5 douces années... Son bonheur avait toujours été éphémère, de toute manière. Les cinq années de bonheur que John lui avait procuré étaient tirées du rêve, de l’irréel, tant elles étaient belles et pleines de rebondissements. Mais elles avaient pris fin. Comme dans tout rêve, le réveil l’avait toujours guettée, et maintenant il l’avait rattrapée…
Une larme roula sur sa joue, telle une perle sur de la soie. Elle l’essuya rageusement. Caroline prit, soudainement, une décision. Elle décida de vivre pleinement, qu’il lui reste cinquante ans ou quelques heures, quoi qu’il arrive. Elle ne voulait pas retomber dans l’état où John l’avait trouvée, ce jour là, à ce café là…
¤ Caroline était assise sur une chaise, dos à la table. Elle serrait son sac à main en cuir, contre elle, comme si sa vie en dépendait. D’une main tremblante, elle en sortit une cigarette blanche et longue, geste répété mille fois, mais toujours aussi maladroit.
Elle ne cessait de regarder autour d’elle, ses yeux rouges et irrités roulants dans leurs orbites. La femme remarqua, à la table d’à côté, une jeune fille d’une dizaine d’années, qui la regardait fixement, fascinée. Le long manteau noir de cette enfant flottait autour d’elle, agité par le vent, comme un fantôme. La femme aux cheveux pourpres soupira, et détourna le regard. Mais celui de la jeune fille au manteau noir la hantait, alors qu’elle s’éloignait dans son dos. Elle frissonna, et tenta de rejeter à leur place tous ces horribles souvenirs qui lui revenait à l’esprit. Elle ferma les yeux et secoua sa tête un instant, crispa ses doigts sur son sac et lâcha le toxique cylindre blanc sur le sol. Elle avait suivi du regard l’objet qui venait de choir. Son regard se posa sur une chaussure noire superbe et cirée récemment, qui écrasait doucement la cigarette encore fumante. Ses yeux remontèrent sur un pantalon de la même couleur d’une élégance irréprochable, puis une chemise blanche immaculée, décorée d’une cravate sombre, et s’arrêtèrent un instant sur un beau visage aux traits doux, sur lequel retombait une mèche rebelle de cheveux noirs. L’homme devait avoir une trentaine d’années. Il sourit devant l’air ahuri de Caroline.
-Je m’appelle John, dit-il.
Elle sourit et se tut. ¤


[Edit: J'ai copié-collé le texte avec déjà certaines corrections que j'avais mis sur Word, j'ai édité le reste des fautes que vous m'avez signalées, elles ne sont pas toutes en rouge, mais il me semble avoir tout pris en compte (si j'ai oublié quelque chose, dites-le moi^^).]

Un petit signal pour dire que le nom du personnage principal n'est pas forcément définitif, celui là est pour l'instant celui qui va le mieux, il est possible que je change d'avis en écrivant la suite.
Et un petit mot sur ce personnage, aussi. Je voudrais vous dire que cette femme existe, que je l'ai croisée un jour, il y a un an ou deux, sur une terrasse de café Wink . J'ignore son nom, j'ignore si elle est encore en vie, j'ignore ou elle est...Mais elle a existé, cela est certain. Ainsi que la cigarette et le sac à main^^. Le tremblement aussi, d'ailleurs. XD

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Dernière édition par Hel le 3/15/2009, 16:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelle pour "la tête dans les étoiles"   Nouvelle pour "la tête dans les étoiles" I_icon_minitime3/22/2009, 00:24

Humrf... ça dépend ce que tu entends par "problème", y a pas d'histoire en parralèle et elle est un peu dingue, mais pas plus qu'il n'y paraît. Voir moins.

La suite, que je n'aime pas trop:

Elle revint, doucement, en ouvrant les yeux, lentement, à la réalité. La pièce était maintenant plongée dans l’obscurité. Elle sortit de la cuisine, se dirigea vers la salle de bains, et alluma la lumière. Elle se rinça le visage abondamment, pris une douche, se maquilla, fouilla dans sa garde robe et en sortit ses vêtements préférés, une veste noire et un chapeau assorti, ainsi qu’un long fourreau rouge, élégant, qui lui seyait toujours aussi bien. Elle le gardait pour les grandes occasions. Et elle avait décidé que c’en était une.
Une fois prête, Caroline alluma son ordinateur. Elle réserva une place, un aller unique, d’un vol Paris-Montpellier. Après tant d’années, elle voulait retourner dans la maison qu’elle avait héritée de ses parents, la maison dans laquelle elle avait grandi.
Mais avant… Elle allait s’amuser. Le sourire aux lèvres, les talons aiguilles aux pieds, elle descendit les marches de l’immeuble quatre à quatre, et se retrouva dehors en un instant. La femme aux cheveux aussi rouges que sa robe avait les mains dans les poches de sa veste, et dans l’une d’elles se trouvait un petit bout de papier. Un numéro de téléphone, d’un certain Christophe, était noté dessus. Elle fouilla dans ses souvenirs, tentant de se rappeler à quel obscur moment avait-elle noté ces chiffres. 6 ans, 7 ans ? Elle se rappelait, maintenant… Elle l’avait rencontré à la fête d’un inconnu, à laquelle elle avait été trainée par sa meilleure amie du moment. Il était grand, brun, égocentrique et orgueilleux, sympathique mais imbu de lui-même… Bah, ça pouvait faire l’affaire pour cette soirée-là. Elle sortit remonta alors en vitesse, appela le Christophe en question, qui, après quelques minutes de réflexion intense, retrouva son identité, et l’invita à une fête à laquelle il devait aller. Elle accepta la proposition, et, quelques heures plus tard, elle dansait, ivre, et embrassait le Christophe en question.

[Ici, il y a un vide... Mais je ne voit pas quoi mettre sans rallonger inutilement le texte, le léger flou laissé est voulu, et raconter son voyage me paraît inutile. Qu'en pensez-vous?]

Le lendemain, à midi, son avion avait atterrit, elle avait trouvé un taxi, elle était arrivée dans le village de son enfance. La femme reconnut immédiatement la grande bâtisse aux volets bleus, avec son grand saule pleureur au tronc creux. Elle sourit, émue. Caroline sortit les clés de sa poche et ouvrit le portail, le franchit, fascinée par le peu d’influence que le temps avait eu sur la maison.
Elle s’approcha de l’arbre creux, et se glissa dans son tronc, sa cachette secrète. Enfant, elle s‘y était lors de parties de cache-cache avec sa sœur ; plus tard, adolescente, c’était là qu’elle gardait son journal intime, et elle s’y réfugiait quand elle se disputait avec ses parents. Et maintenant, elle fuyait ses problèmes, là, heureuse, avec ses souvenirs plein la tête. Elle appuya sa tête contre l’arbre, ferma les yeux…Et s’endormit.

Voilà la suite, on approche de la fin à grand pas, je ne crois pas que tu la cernes véritablement, Satine ^^. Et, finalement, ton interprétation de "la tête dans les étoiles" n'est pas si proche de la mienne^^.
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MessageSujet: Re: Nouvelle pour "la tête dans les étoiles"   Nouvelle pour "la tête dans les étoiles" I_icon_minitime4/2/2009, 22:09

Voilà la fin, je ne l'ai relue qu'une fois et c'est juste après l'avoir écrite, mais la fin délai se rapproche inéxorablement et j'ai absolument besoin de vous.

La voilà:

Mais avant… Elle allait s’amuser. Le sourire aux lèvres, les talons aiguilles aux pieds, elle sortit.



Un affreux mal de crâne réveilla à l’atterrissage de l’avion, la clouant à son siège pendant quelques secondes. Une fois qu’elle eu reprit ses esprit, elle saisit son sac et se leva. Incertaine, elle chancela un instant, et suivit la foule qui sortait de l'avion. N'ayant enregistré aucun bagage en soute, elle sortit immédiatement de l'aéroport et prit le premier taxi qu'elle trouva.
Elle avait besoin, à cet instant, de trouver la réponse aux tant de questions qu'elle se posait, la solution aux si nombreux problèmes qu'elle avait. Et cela, c'est chez elle, là où elle avait grandi, qu'elle les chercherait. Un retour aux sources s'imposait.



Quelques heures plus tard, le taxi la déposa devant un grand portail de fer rouillé, aux arabesques complexes. Elle sortit un trousseau de clés de sa poche, et le contact glacial de l'une d'elles, aux motifs semblables à ceux du portail la fit frissonner. Elle ouvrit le portail dans un grincement sinistre.

La vue de la grande bâtisse, peinte en rouge, maintenant délavée, remplit Claire d'une nostalgie joyeuse. Teintée d'un vague regret, mais agréable.

Dans le jardin, à côté de la maison, se trouvait un arbre, un immense saule pleureur au tronc creux. Elle s'en approcha, colla sa main contre l'imposant végétal, et se glissa dans le creux. Qu'il était grand, maintenant! Une foule de souvenirs lui revint en tête, accompagnée plus d'émotions que sa fatigue ne pouvait supporter. Elle ferma les yeux, et une larme roula sur sa joue, encore une fois. Elle n'avait pas tenu sa promesse, mais s'en était trop... Elle appuya sa tête contre l'écorce, et malgré le refuge précaire et inconfortable, l'épuisement mélé aux émotions fortes qu'elle avait subi ces derniers temps eurent raison d'elle, et elle s'endormit.



Un peu plus tard, elle se reveilla, et sa tête lui semblait plus lourde encore qu'avant qu'elle ne s'endorme, et elle avait la sensation que ses paupières était faites de plomb. Elle s'obligea tout de même à se relever, avec une grimace de douleur que lui infligeait son mal de dos. Effectivement, à son âge, le tronc d'un arbre n'était pas l'endroit le plus indiqué pour une sieste.

Une fois dehors, l'air frais la revigora, et elle partit d'un pas plus léger vers la maison rouge. Elle fit le tour des lieux, revisitant la cuisine, le salon, la salle de bains, les chambres... Et vint le tour de la sienne. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut emportée par le tourbillon des souvenirs et des émotions qui la traversa.



¤Claire avait six ans, elle jouait sur un grand tapis rouge avec sa soeur. Elle avait à la main un objet qui ressemblait à une Barbie, et elle riait aux éclats. La scène était floue et brumeuse, comme si elle était observée à travers une fenêtre.¤



¤La jeune fille brune devait avoir seize ans, elle pleurait, cachée derrière la couverture de son lit, écrivant dans son journal intime. Encore une fois, ses parents avaient oublié son anniversaire, et elle le passait seule, enfermée dans sa chambre. Cette scène là était haute en couleurs, d'une absolue netteté.¤



¤La fillette avait une dizaine d'années, sa bouche était étirée en un grand sourire. Elle semblait nager dans le bonheur, devant son miroir, avec sa meilleure amie, se préparant à aller à sa première boum, exitée comme jamais elle ne l'avait été.¤


¤La jeune femme de dix-huit ans semblait hurler, son visage était déformé par la rage. Elle rassemblait des affaires dans un sac, le ferma, et claqua la porte blanche de sa chambre. Dans son souvenir, il n'y avait aucun son, comme si le temps avait gardé l'image parfaite, mais avait préféré faire oublier les horreurs que Claire proférait.¤



Les souvenirs s'enchaînèrent ainsi, chaotiquement, un pour chaque anniversaire qu'elle avait passé dans cette chambre, alors que Claire fermait les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle avait perdu toute notion du temps, elle ne savait si il s'était écoulé une journée ou une minute depuis qu'elle avait franchit le seuil de la porte, si c'était le matin ou l'après-midi. Après quelques instants, cette impression passa, mais elle était toujours dans un état second. Elle traversa la chambre, observa les meubles, toutes les affaires qu'elle avait laissé, tout cela qui était resté intact depuis son départ. Mais une grosse couche de poussière recouvrait tout, témoin de tout ce temps qui était passé. Des livres, des papiers, même son journal intime sous son oreiller. Elle appréciait que sa mère ai résisté à la tentation et ne l'ai pas lu. Elle le feuilleta rapidement, et son contenu la fit sourire, les impulsions qui guidaient tous ses faits et gestes alors, et qui, maintenant, la poussaient toujours.

Elle s'approcha ensuite de la grande porte-fenêtre, l'ouvrit, et sortit sur le balcon. Sa robe blanche, ample, claqua au vent, tel un drapeau. Lorsqu'elle posa sa main sur la rambarde, un ultime flash-back l'envahit.

¤Une petite fille, d'environ sept ans, blonde comme les blés, marchait sur la rambarde, les bras tendus de chaque côté de son petit corps. Elle souriait à Claire, et l'encourageait à monter aussi. Mais cette dernière avait peur, peur de tomber, peur de se faire disputer. La petite fillette lui souriait, encore et encore, et tendit une main vers elle. Mais la peur rongeait Claire, qui tourna le dos et s'enfuit en courant¤

Mais la vieille femme voyait toujours la petite fille, dont la silhouette se détachait sur le ciel sombre, qui l'invitait, toujours. Alors, elle s'accrocha à une pierre qui dépassait du mur, tira de toutes ses forces sur son bras, et se hissa sur la rambarde. Lentement, un pied après l'autre, elle avança, et lâcha prise, peu à peu. Elle souriait à la fillette, puis se tourna pour observer le saule d'un nouvel angle, de là ou elle n'était jamais allée. Encore un pas. Et puis un autre. Elle tendit le bras vers le mur opposé, posa son pied, qui dérapa. Un hurlement s'éleva de la gorge de Claire, alors qu'elle tombait, un hurlement de peur mais aussi de bonheur enfantin, elle l'avait fait, elle était montée sur la rambarde. Finalement.

Un hurlement de soulagement, aussi. Le soulagement de pouvoir se dire que c'était fini, qu'elle allait rejoindre John.
Un hurlement de joie s'y mêlait. Cette chute lui donnait une sensation d'absolue liberté, que jamais elle n'avait eu, cette chute la grisait et lui faisait oublier l'inévitable douleur qui l'attendait au bout.
Elle ne paniquait pas. Elle allait mourir, elle en était consciente, mais peu lui importait. Elle avait fait ce qu'elle voulait faire, avait vécu ce qu'elle voulait vivre, avait vu ce qu'elle voulait voir, et jamais elle ne serait une vieille femme incontinente et dépendante. Et, enfin, elle saurait ce qu'il y avait après, après cette mort. Sa raison lui disait qu'il n'y avait rien, juste du néant. Mais elle ne pouvait admettre qu'une vie se termine et se résume à ça, à du néant. Elle verrait bien. L'hypostèse qui le plus séduite était celle que l'âme se transformait en étoile, et qu'ainsi on continuait à vivre pour une étérnité.
Sa robe formait une corolle autour d'elle, elle ressemblait à ces fleurs, sublimes un instant, et qui soudainement se fanait. Mieux qu'une fleur, ses bras étendus et le tissu blanc la faisait ressembler à un ange.
Une fraction de seconde après, au milieu d'une flaque de sang, de chair et d'os brisés, sur le visage de Claire, flottait un sourire divin.
Sur le ciel d'un noir d'encre passa une étincelle de lumière.

Que pensez-vous des flash-backs? J'avais assez besoin de mettre ça, mais j'ignore si la forme est la bonne. Dites-moi, s'il vous plaît. Et pour la phrase finale aussi, j'ignore si elle est utile. Mais ça rends le rapport avec les étoiles plus clair.

Quand au titre, hum... On peut faire dans le très cliché et peu satisfaisant, genre: "Etoile filante", mais ça ne me plaît pas. Des idées?
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MessageSujet: Re: Nouvelle pour "la tête dans les étoiles"   Nouvelle pour "la tête dans les étoiles" I_icon_minitime6/29/2009, 14:37

Voilà la version définitive, je viens de me rendre compte que je ne l'ai jamais postée ><.

La cuisine était plongée dans la semi pénombre du crépuscule, il y baignait une ambiance douce et nostalgique. Une femme d'un certain âge, aux cheveux pourpres, courts et bouclés, certainement teints, y était assise. Elle sortit une cigarette, blanche et longue, cernée d'une bague dorée de son sac à main en cuir. Elle serrait fortement celui-ci de sa main gauche, pendant qu'elle cherchait frénétiquement son briquet dans la poche de son manteau. Elle soupira, fouilla dans l’autre poche et en sortit le fameux objet. En tremblant, elle alluma sa cigarette et la porta à sa bouche.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fumé, depuis qu'elle avait rencontré John, semblait-il. Maintenant qu'il n'était plus de ce monde...Elle pouvait s'accorder une dernière cigarette. Peut-être pas la dernière, finalement.
John était parti. Il avait plongé dans son dernier sommeil, il mangeait les pissenlits par la racine, il avait passé l'arme à gauche...Tant d'expressions pour résumer un vide profond, tant d'expressions pour éviter ces mots terrible. Oui, il était mort. Mort! Mort. Mort... Elle se leva en direction du frigo, lâcha son sac, crispa sa main sur sa cigarette, s’arrêta et s'adossa au mur. Le cylindre incandescent s'écrasa sur le carrelage froid dans un grésillement sinistre.
Claire se laissa glisser le long du mur, lentement, alors que les larmes montaient à ses yeux. Lorsqu'elle qu'elle toucha le sol, une goutte salée roula sur sa joue ridée. L'expression de son visage se crispa en un rictus douloureux, et tout son corps fut agité de soubresauts, de longs sanglots muets. Elle enfoui son visage baigné de larmes entre ses genoux. Elle resta ainsi pendant un temps qui lui sembla infini. Elle était seule, elle devait s'y faire... La vieille femme aurait voulu remonter le temps, revenir à ce dernier instant de bonheur, lorsqu'elle l'avait retenu, une poignée de secondes, dans un baiser qu'elle ne savait pas qu'il était le dernier, ces secondes qui avaient tout changé... Revenir avant qu'il sorte, avant qu'il enfourche sa moto et qu'il ne se fasse percuter par ce camion...qu'il vole un instant, gracieux comme un oiseau en son dernier vol, avant de s'écraser sur le pare-brise du quinze tonnes et de se rompre les cervicales. Revenir avant tout cela, alors qu'elle avait retrouvé le bonheur, pendant 5 années....5 douces années... Son bonheur avait toujours été éphémère, de toute manière. Les instants que John lui avait procurés étaient tirés du rêve, de l’irréel, tant ils étaient beaux et pleins de rebondissements. Mais ils avaient pris fin. Comme dans tout rêve, le réveil l’avait toujours guettée, et maintenant il l’avait rattrapée…
Une larme roula sur sa joue, telle une perle sur de la soie. Elle l’essuya rageusement. Claire prit, soudainement, une décision. Elle décida de vivre pleinement, qu’il lui reste cinquante ans ou quelques heures, quoi qu’il arrive. Elle ne voulait pas retomber dans l’état où John l’avait trouvée, ce jour là, à ce café là…

¤ Claire était assise sur une chaise, dos à la table. Elle serrait son sac à main en cuir, contre elle, comme si sa vie en dépendait. D’une main tremblante, elle en sortit une cigarette blanche et longue, geste répété mille fois, mais toujours aussi maladroit.
Elle ne cessait de regarder autour d’elle, ses yeux rouges et irrités roulants dans leurs orbites. La femme remarqua, à la table d’à côté, une jeune fille d’une dizaine d’années, qui la regardait fixement, fascinée. Le long manteau noir de cette enfant flottait autour d’elle, agité par le vent, comme un fantôme. La femme aux cheveux pourpres soupira, et détourna le regard. Mais celui de la jeune fille au manteau noir la hantait, alors qu’elle s’éloignait dans son dos. Elle frissonna, et tenta de rejeter à leur place tous ces horribles souvenirs qui lui revenaient à l’esprit. Elle ferma les yeux et secoua sa tête un instant, crispa ses doigts sur son sac et lâcha le toxique cylindre blanc sur le sol. Elle avait suivi du regard l’objet qui venait de choir. Son regard se posa sur une chaussure noire superbe et cirée récemment, qui écrasait doucement la cigarette encore fumante. Ses yeux remontèrent sur un pantalon de la même couleur d’une élégance irréprochable, puis une chemise blanche immaculée, décorée d’une cravate sombre, et s’arrêtèrent un instant sur un beau visage aux traits doux, sur lequel retombait une mèche rebelle de cheveux noirs. L’homme devait avoir une trentaine d’années. Il sourit devant l’air ahuri de Claire.
-Je m’appelle John, dit-il.
Elle sourit et se tut. ¤


Elle revint, doucement, en ouvrant les yeux, lentement, à la réalité. La pièce était maintenant plongée dans l’obscurité. Elle sortit de la cuisine, se dirigea vers la salle de bains, et alluma la lumière. Elle se rinça le visage abondamment, pris une douche et se maquilla. Claire fouilla dans sa garde robe et en sortit ses vêtements préférés, une veste noire et un chapeau assorti, ainsi qu’un long fourreau rouge, élégant, qui lui seyait toujours aussi bien. Elle le gardait pour les grandes occasions. Et elle avait décidé que c’en était une.
Une fois prête, Claire alluma son ordinateur. Elle réserva une place, un aller unique, d’un vol Paris-Montpellier. Après tant d’années sans y avoir mit les pieds, elle voulait retourner dans la maison héritée de ses parents.
Mais avant… Elle allait s’amuser. Le sourire aux lèvres, les talons aiguilles aux pieds, elle sortit.


Un affreux mal de crâne la réveilla à l’atterrissage de l’avion, la clouant à son siège pendant quelques secondes. Une fois qu’elle eu reprit ses esprit, elle saisit son sac et se leva. Incertaine, elle chancela un instant, et suivit la foule qui sortait de l'avion. N'ayant enregistré aucun bagage en soute, elle sortit immédiatement de l'aéroport et prit le premier taxi qu'elle trouva. Elle avait besoin, à cet instant, de trouver la réponse aux tant de questions qu'elle se posait, la solution aux si nombreux problèmes qu'elle avait. Et cela, c'est chez elle, là où elle avait grandi, qu'elle les chercherait. Un retour aux sources s'imposait.

Quelques heures plus tard, le taxi la déposa devant un grand portail de fer rouillé, aux arabesques complexes. Elle sortit un trousseau de clés de sa poche, et le contact glacial de l'une d'elles, aux motifs semblables à ceux du portail, la fit frissonner. Elle ouvrit la barrière dans un grincement sinistre.
La vue de la grande bâtisse, peinte en rouge, maintenant délavée, remplit Claire d'une nostalgie joyeuse. Teintée d'un vague regret, mais agréable.
Dans le jardin, à côté de la maison, se trouvait un arbre, un immense saule pleureur au tronc creux. Elle s'en approcha, colla sa main contre l'imposant végétal, et se glissa dans le creux. Qu'il était grand, maintenant! Une foule de souvenirs lui revint en tête, accompagnée plus d'émotions que sa fatigue ne pouvait supporter. Elle ferma les yeux, et une larme roula sur sa joue, encore une fois. Elle n'avait pas tenu sa promesse, mais c'en était trop... Elle appuya sa tête contre l'écorce, et malgré le refuge précaire et inconfortable, l'épuisement mêle aux émotions fortes qu'elle avait subi ces derniers temps eurent raison d'elle, et elle s'endormit.

Un peu plus tard, elle se réveilla, et sa tête lui semblait plus lourde encore qu'avant qu'elle s'endorme, et elle avait la sensation que ses paupières était faites de plomb. Elle s'obligea tout de même à se relever, avec une grimace de douleur que lui infligeait son mal de dos. Effectivement, à son âge, le tronc d'un arbre n'était pas l'endroit le plus indiqué pour une sieste.
Une fois dehors, l'air frais la revigora, et elle partit d'un pas plus léger vers la maison rouge. Elle fit le tour des lieux, revisitant la cuisine, le salon, la salle de bains, les chambres... Et vint le tour de la sienne. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut emportée par le tourbillon des souvenirs et des émotions qui la traversa.

¤Claire avait six ans, elle jouait sur un grand tapis rouge avec sa soeur. Elle avait à la main un objet qui ressemblait à une Barbie, et elle riait aux éclats. La scène était floue et brumeuse, comme si elle était observée à travers une fenêtre.¤

¤La jeune fille brune devait avoir seize ans, elle pleurait, cachée derrière la couverture de son lit, écrivant dans son journal intime. Encore une fois, ses parents avaient oublié son anniversaire, et elle le passait seule, enfermée dans sa chambre. Cette scène là était haute en couleurs, d'une absolue netteté.¤

¤La fillette avait une dizaine d'années, sa bouche était étirée en un grand sourire. Elle semblait nager dans le bonheur, devant son miroir, avec sa meilleure amie, se préparant à aller à sa première boum, excitée comme jamais elle ne l'avait été.¤

¤La jeune femme de dix-huit ans semblait hurler, son visage était déformé par la rage. Elle rassemblait des affaires dans un sac, le ferma, et claqua la porte blanche de sa chambre. Dans son souvenir, il n'y avait aucun son, comme si le temps avait gardé l'image parfaite, mais avait préféré faire oublier les horreurs que Claire proférait.¤

Les souvenirs s'enchaînèrent ainsi, chaotiquement, un pour chaque anniversaire qu'elle avait passé dans cette chambre, alors que Claire fermait les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle avait perdu toute notion du temps, elle ne savait si il s'était écoulé une journée ou une minute depuis qu'elle avait franchit le seuil de la porte, si c'était le matin ou l'après-midi. Après quelques instants, cette impression passa, mais elle était toujours dans un état second. Elle traversa la chambre, observa les meubles, toutes les affaires qu'elle avait laissé, tout cela qui était resté intact depuis son départ. Mais une grosse couche de poussière recouvrait tout, témoin de tout ce temps qui était passé. Des livres, des papiers, même son journal intime sous son oreiller. Elle appréciait que sa mère ai résisté à la tentation et ne l'ai pas lu. Elle le feuilleta rapidement, et son contenu la fit sourire, les impulsions qui guidaient tous ses faits et gestes alors, qui, maintenant, la poussaient toujours.
Elle s'approcha ensuite de la grande porte-fenêtre, l'ouvrit, et sortit sur le balcon. Sa robe blanche, ample, claqua au vent, tel un drapeau. Lorsqu'elle posa sa main sur la rambarde, un ultime flash-back l'envahit.
¤Une petite fille, d'environ sept ans, blonde comme les blés, marchait sur la rambarde, les bras tendus de chaque côté de son petit corps. Elle souriait à Claire, et l'encourageait à monter aussi. Mais cette dernière avait peur, peur de tomber, peur de se faire disputer. Alors, elle refusa, et se retourna.¤
Mais la vieille femme voyait toujours la petite fille, qui l'invitait, encore et encore. Alors, elle s'accrocha à une pierre qui dépassait du mur, tira de toutes ses forces sur son bras, et se hissa sur la rambarde. Lentement, un pied après l'autre, elle avança, et lâcha prise, peu à peu. Elle souriait à la fillette, puis se tourna pour observer le saule d'un nouvel angle, de là ou elle n'était jamais allée. Encore un pas. Et puis un autre. Elle tendit le bras vers le mur opposé, posa son pied, qui dérapa. Un hurlement s'éleva de la gorge de Claire, alors qu'elle tombait, Mais la vieille femme voyait toujours la petite fille, dont la silhouette se détachait sur le ciel sombre, qui l'invitait, toujours. Alors, elle s'accrocha à une pierre qui dépassait du mur, tira de toutes ses forces sur son bras, et se hissa sur la rambarde. Lentement, un pied après l'autre, elle avança, et lâcha prise, peu à peu. Elle souriait à la fillette, puis se tourna pour observer le saule d'un nouvel angle, de là ou elle n'était jamais allée. Encore un pas. Et puis un autre. Elle tendit le bras vers le mur opposé, posa son pied, qui dérapa. Un hurlement s'éleva de la gorge de Claire, alors qu'elle tombait, un hurlement de peur mais aussi de bonheur enfantin, elle l'avait fait, elle était montée sur la rambarde. Finalement.

Un hurlement de soulagement, aussi. Le soulagement de pouvoir se dire que c'était fini, qu'elle allait rejoindre John.
Un hurlement de joie s'y mêlait. Cette chute lui donnait une sensation d'absolue liberté, que jamais elle n'avait eu, cette chute la grisait et lui faisait oublier l'inévitable douleur qui l'attendait au bout.
Elle ne paniquait pas. Elle allait mourir, elle en était consciente, mais peu lui importait. Elle avait fait ce qu'elle voulait faire, avait vécu ce qu'elle voulait vivre, avait vu ce qu'elle voulait voir, et jamais elle ne serait une vieille femme incontinente et dépendante. Et, enfin, elle saurait ce qu'il y avait après, après cette mort. Sa raison lui disait qu'il n'y avait rien, juste du néant. Mais elle ne pouvait admettre qu'une vie se termine et se résume à ça, à du néant. Elle verrait bien. L'hypostèse qui le plus séduite était celle que l'âme se transformait en étoile, et qu'ainsi on continuait à vivre pour une étérnité.
Sa robe formait une corolle autour d'elle, elle ressemblait à ces fleurs, sublimes un instant, et qui soudainement se fanait. Plus qu'une fleur, ses bras étendus et le tissu blanc la faisait ressembler à un ange.
Une fraction de seconde après, au milieu d'une flaque de sang, de chair et d'os brisés, un sourire divin flotait sur le visage de Claire.

Dans le ciel d'un noir d'encre passa une étincelle de lumière.
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