| | [17] Mais où et donc Ornicar ? | |
| | Auteur | Message |
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Akira Modérateur
Nombre de messages : 1413 Age : 30 Date d'inscription : 04/09/2011
| Sujet: [17] Mais où et donc Ornicar ? 6/8/2012, 13:17 | |
| Dans ce défi je ne vous demanderai pas de me trouver Ornicar, mais d'omettre les petits mots de la fameuse phrase mnémotechnique. Ecrivez un texte d'une quarantaine de lignes où vous ne mettrez aucune conjonction de coordination. J'attends du texte qu'il ne soit pas trop lourd, et qu'il soit logique. Bon courage! | |
| | | Ohiro Modérateur
Nombre de messages : 661 Age : 35 Date d'inscription : 06/10/2011
| Sujet: Re: [17] Mais où et donc Ornicar ? 7/6/2012, 00:24 | |
| Voilà, j'ai essayé, dites moi quoi n_n - Spoiler:
Chut, chut, chut…
Faut pas qu’on nous entende, si on nous entend, on sera séparés. C’est pas bien d’être séparés, pas bien du tout. On est tout seul, tout seul dans sa cellule toute blanche. On attend. On attend longtemps, très très très longtemps. On doit prendre des pilules de toutes les couleurs, bleues roses, vertes… Parfois, on nous fait même une piqure.
J’aime pas les piqures. Non, non, non, j’aime pas ça du tout. Le docteur, il a dit que c’était pour m’aider, que j’irai mieux après. C’est pas vrai. Pas vrai du tout du tout. Après, je me sens tout endormi. Je veux plus rien faire, juste dormir.
Alors chut, pas de bruit.
J’aime pas ici. Pas du tout. C’est maman qui a dit que je devais venir. Elle a dit, je me souviens, elle a dit « je ne peux plus m’occuper de toi pour le moment mon grand, alors tu vas venir ici pendant un moment d’accord ? Je reviendrai très vite pour te chercher, alors en attendant, tu vas être gentil et faire tout ce qu’on te demande, d’accord ? » J’ai dit d’accord à maman. Puis j’ai vraiment vraiment essayé de lui obéir. C’était pas facile, parce que les docteurs ils voulaient tout le temps faire des trucs pas drôles. Alors parfois, j’étais un peu méchant. Pas beaucoup, juste un tout petit peu. Je pense pas que maman soit au courant.
Alors elle va revenir, elle va revenir vite. Elle a promis.
Chut ! Tu as entendu ? Pas de bruit, pas de bruit. Je veux rester encore caché un peu.
J’ai un frère tu sais ? On a tous les deux le même âge, on est des jumeaux. Maman l’a laissé ici aussi. Je le vois pas souvent, je crois que les docteurs le cachent. Je crois aussi que maman elle me préfère, sauf que ça il faut pas le dire, c’est méchant. Très très méchant. Même si c’est vrai. Mon frère il est pas gentil. Il veut tout le temps taper sur tout le monde. Même qu’il veut que je l’aide. Moi je veux pas, alors il m’oblige. Il dit qu’il ira tout rapporter à maman en disant que c’est de ma faute, alors que c’est pas vrai.
Je fais ce qu’il veut pour pas être puni. Maman me punit quand même quand elle apprend que j’ai frappé quelqu’un. Elle dit que je suis pas obligé de faire tout ce que dit mon frère. Elle sait pas qu’il me menace avant. Moi j’ose pas lui dire. Je sais que je devrais, mais j’ose pas. Mon frère serait fâché. Je veux pas le voir fâché. Il me fait peur quand il est en colère. Il dit des choses vraiment vraiment très vilaines. Des très très gros mots. Parfois, il parle de faire des choses plus mauvaises que frapper quelqu’un.
J’en ai parlé une fois avec Maman. Elle a commencé à pleurer. Elle a dit que je devais jamais jamais faire ce que mon frère disait dans ces cas-là. Elle a dit que c’était très très grave. Que je pouvais aller en prison si je le faisais. Je veux pas aller en prison. Jamais jamais.
Alors maintenant chut, chut, plus de bruit. On va dormir ici, on va rester cachés. Avec un peu de chance, les docteurs ne nous trouveront pas avant demain matin. Je pourrai peut-être parler un peu avec mon frère. La dernière fois, il a dit qu’il savait comment faire pour retourner plus vite chez maman. Il m’a dit de quoi il avait besoin pour ça
J’espère que c’est une bonne idée. Parce que ça a été difficile de voler ce couteau.
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| | | Doce Romancier
Nombre de messages : 423 Age : 29 Localisation : Nord Date d'inscription : 11/03/2012
| Sujet: Re: [17] Mais où et donc Ornicar ? 7/8/2012, 21:13 | |
| J'ai essayé, je ne garantis pas l'absence totale de conjonctions ^^ Dur dur de contrôler ça. - Spoiler:
Ma cellule est noire, froide, sans vie… C’est un peu mon reflet d’ailleurs, mon âme est noire, ma chair froide, ma vie en sursis. Aujourd’hui, je meurs. Je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de griffonner ce message sans queue ni tête sur mon matelas. Pour laisser une trace ? Je ne pense pas, des traces j’en ai laissé beaucoup derrière moi, des tâches qui ne s’effaceront jamais. Pour m’excuser alors ? Hum, ça me semble improbable, je n’ai jamais eu l’habitude de m’excuser pour mes actes, aussi odieux soient ils. Je ne sais pas pourquoi j’écris, d’ailleurs je pense que je ne veux pas le savoir. De ma couche, j’entends le pas cadencé de cet enfoiré de maton qui patrouille. Il passe, il passe, m’empêche de me concentrer. Il m’aura emmerdé jusqu’au bout celui là. En voilà un qui dort paisiblement le soir. Mr Maton passe la journée ici, avec nous, dans le couloir de la mort. Nous, les condamnés, lui, le gardien. Un métier plutôt morbide je pense. Nos morts sont programmés, il est là pour nous empêcher de filer avant la date fatidique. En un sens, c’est un meurtrier lui aussi. Il n’appuie pas sur une gâchette, n’injecte pas de toxines, mais il nous tue quand même. Marrant. Un assassin qui accuse un autre de meurtre. Marrant.
Parce que oui, si je suis dans cette cellule, dans cette antichambre de l’Enfer, c’est que j’ai tué. Pas une, pas deux, mais quatre fois. Quatre morts. Pour un peu, j’irai engueuler les flics : il leur faut quatre victimes pour réussir à choper un meurtrier ? Là n’est pas le propos. Les trois premières victimes, ce sont les membres de ma famille. Ma femme, mes deux filles. Deux jumelles. Deux innocentes que je n’aurai pas pu laisser en vie. Ma femme me trompait avec une autre. Même pas un homme non, une autre femme ! La manière dont je l’ai appris n’a pas d’importance. Elle même n’était pas au courant que j’avais tout découvert. Au début, je n’ai rien fait. J’ai laissé passer trois jours sans agir. Puis, un soir, je suis descendu dans le garage, j’ai débranché deux-trois tuyaux de la chaudière avant de quitter la maison comme un voleur. Empoissonnement au monoxyde de carbone, une mort douce et rapide. La quatrième victime, tu t’en doutes cher lecteur, a été la femme qui m’avait dérobé mon épouse. Elle habitait dans la même ville, je connaissais son adresse. J’ai attendu une semaine avant de passer à l’action. Je voulais m’assurer qu’elle aurait appris la mort de sa compagne. Son appartement était situé au quatrième étage de son immeuble. Je suis entré en forçant les portes, les unes après les autres. Je l’ai trouvé endormie sur son divan, un tube de somnifères dans sa main. Elle n’était pas vilaine, blonde, le corps gracile, elle n’était vraiment pas vilaine. Je me souviens avoir pensé sur l’instant qu’elle devait être aussi légère qu’une plume. Ai je dit que son appart était au quatrième étage ? Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle était bien plus lourde qu’une plume finalement. Le macadam rouge vif, c’est pas si mal, visuellement parlant.
Une fois le goudron repeint, je suis allé voir les flics pour qu’ils me passent les menottes. Ils n’en revenaient pas les mecs, faut dire c’est pas très courant de voir un criminel se rendre à la police. J’ai eu le droit à un beau procès, avec un juge très peu tolérant accompagné par des jurés très injurieux. Mon avocat lui même donnait l’impression de me pousser vers la fosse au lieu de faire son job. Enfin bref. Quand je relis cet écrit, je me dis que je ne dois pas être bien dans ma tête. Ce n’est pas très grave. Je m’appelle Frédéric Young, je suis un meurtrier, je suis dans le couloir de la mort.
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| | | Carmicael Administrateur
Nombre de messages : 933 Age : 31 Localisation : Nice Date d'inscription : 30/06/2012
| Sujet: Re: [17] Mais où et donc Ornicar ? 7/15/2012, 16:56 | |
| Me voilà ! Depuis le temps que j'avais dit que je m’attellerais à ce défi ! Bon ce n'est pas génial, mais j'ai fait ce que j'ai pu ! ^^ Tu as eu la même idée que moi Doce, j'ai du improviser pour ne pas faire un crime passionnel ! - Spoiler:
Elle sent son sang affluer à ses tempes. Elle n'entend que ça, ne ressent que ça, cette désagréable impression d'une boule prête à exploser remontant inexorablement jusqu'aux oreilles. Elle est là, étendue sur le sol, ses yeux livides arrêtés sur le ciel, sur un point inexistant, simplement ouverts. Tout est rouge, voilé autour d'elle, l'agitation qui règne ne parvient à la faire réagir, ne serait-ce qu'un clignement de l'œil. Ses sensations sont semi-floues, semi-intactes, elle vit dans un monde de coton, les sons s'étouffent lorsqu'il atteignent ses tympans, la chaleur de son sang -qui imbibe de plus en plus ses vêtements- la fait frissonner. Au milieu de ce chaos sensoriel, seul son esprit demeure. Torturé, alambiqué. Il résiste tant bien que mal à l'envie de s'évader. Autour d'elle, les policiers s'affairent. « Cible maîtrisée ». Je ne suis pas une cible, je suis une personne, elle pense. Son corps est vide, presque mort. Elle voudrait récupérer son pendentif. Il est tout prêt, à portée de main, elle tourne la tête de côté, le fixe désespérément. Elle ne pourra jamais l'atteindre. Alors elle ferme silencieusement les yeux, espérant que si quelqu'un, là-haut, prend pitié d'elle après la faute qu'elle vient de commettre, trouvera un moyen de lui remettre son collier. Alors elle croira. Cependant elle le sait, rien ne viendra, ainsi, la seule chose qui la retienne encore en vie, ne lui sera jamais rendu. En y repensant, elle n'aurait peut-être pas dû. Elle a cédé à la tentation. Tout ça pour quoi ? Parce qu'il ne l'aimait plus. Que pouvait-elle y faire ? Ramper à ses pieds, demandant pardon ? Pardon pour quoi ? Elle n'avait rien fait de mal. Rien qui puisse mériter un tel châtiment. C'était inenvisageable pour elle. Il ne l'aimait plus. C'était une étrangère à ses yeux désormais. Comment pouvait-il faire preuve d'autant de cruauté à son égard, elle, la mère de ses enfants, sa femme, celle qui jour après jour prenait soin d'eux. Si au moins il avait eu une raison, une maîtresse blonde, bien plus belle qu'elle, qui aurait su lui faire comprendre que le choix était vite fait entre elles deux... Rien. Simplement comme ça, ses sentiments pour elle faisaient maintenant partie du passé. Sauf qu'elle continuait à l'aimer malgré tout. Cela ne se passerait pas ainsi. Dans le but d'obtenir des réponses satisfaisantes, elle se rendit à son bureau le surlendemain, sans intention de le mettre à mort. Juste savoir. On ne perd pas ses sentiments pour quelqu'un du jour au lendemain sans raison. Savoir comment elle avait fauté, si c'était réparable. La suite était floue dans ses souvenirs. Ils discutèrent quelques minutes, puis le ton monta. Il ne cessait de répéter qu'il n'avait pas le temps, qu'il devait partir. Répondre à une question était-ce trop demandé ? Elle insista péniblement, c'est là qu'il l'attrapa par le cou. Il lui faisait terriblement mal, elle sentait sa respiration se couper. Elle ne voulait pas. Non, jamais elle n'aurait voulu ça. Ce fut plus fort qu'elle, un réflexe de survie qui lui fit attraper le coupe papier avant de le planter dans sa gorge. Ils s'écroulèrent tous deux. Elle reprit son souffle, lui non, gémissant encore en retirant l'arme de son cou. « Tu me le paieras. » Elle entreprit de s'enfuir lorsqu'il l'agrippa par la jambe, la faisant tomber tête la première. Elle se débattit tant bien que mal, seulement quarante-cinq kilos ne valent pas grand chose contre quatre-vingt-dix-sept kilos essentiellement composés de muscles. Désespérée, elle tenta le tout pour le tout. Comme elle le répétait toujours à sa fille : « Les burnes, vise les burnes. » Hors de portée malheureusement. Dans la bataille, son collier fut arraché, tombant quelques centimètres plus loin. C'était son tour. Son tour de jouer, de la poignarder sauvagement avec le coupe-papier. Un premier coup dans le ventre la fit hurler. Malheureusement à cette heure-ci, c'était à son mari de fermer, il n'y avait personne d'autre, du moins à sa connaissance. Condamnée, elle observait mortifiée le visage de son époux. Une laideur qu'elle ne lui connaissait pas, mêlant la sauvagerie au plaisir morbide de tuer. En cet instant, elle le trouvait horrible. Son air fou dans le regard, sa façon de sourire exprimant clairement qu'il aimait ça, la voir souffrir, pire, la voir agoniser sous les cris. Il n'y avait plus que ça, le sang giclant partout, éclaboussant son époux, dégoulinant de sa bouche. Il ne s'arrêterait jamais ? Il attendait de la voir mourir, dans la souffrance, souffrance qui semblait lui apporter une certaine jouissance qu'elle ne comprenait pas. Cet homme qu'elle adulait quelques heures auparavant avait maintenant tout d'un monstre. Tout lui était étranger, jusqu'à ce léger rictus accompagné d'un rire satisfait, aux frontières de la folie. Elle entendit alors un coup de feu, sans en être certaine. Sa vue est déjà floue, ses pensées se perdent. Elle sait qu'elle va mourir d'ici peu. Elle attend juste ça, la mort. Elle se trompait. Dans un monde comme le nôtre, nous ne pouvons croire en rien. Elle voulait y croire pourtant. Que l'amour pouvait tout. Elle se rend à l'évidence. Quelqu'un vient la voir. Elle ne comprend pas. Les sons ne lui parviennent pas, elle peut seulement voir une silhouette floue. Alors elle prononce dans un souffle, utilisant le peu de force qu'il lui reste : « pendentif ». Elle l'a entendu, elle sent son médaillon dans sa main, les gravures de fleurs qui l'ornent. Elle le sert. Un spasme la prend. Elle tousse, crache du sang. Beaucoup. Ses pupilles se dilatent. Son souffle s'amenuise. Ça y est, son corps est parti. Elle ne sent plus rien.
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