| | Concours CB n°1 : Proverbes | |
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+7Shewb Zahra Aly Akira Shia Haedrich Ohiro 11 participants | Auteur | Message |
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Ohiro Modérateur
Nombre de messages : 661 Age : 34 Date d'inscription : 06/10/2011
| Sujet: Concours CB n°1 : Proverbes 10/19/2013, 00:32 | |
| Voici les textes du premier concours CB, qui demandait de se baser sur un proverbe pour écrire. Pour voter, indiquez simplement les numéros des trois textes que vous préférez, dans l'ordre de préférence \o / N'hésitez cependant pas à commenter tout ce qui s'est mis! Texte 1 - Spoiler:
« Qui trop embrasse, mal étreint » La solitude était depuis longtemps ma compagne. Chaque jour, il me semblait que sa présence se faisait de plus en plus pesante, comme un poids au creux de mes côtes. Elle m'obligeait à sortir le soir, jusqu'à parfois très tard. Ces errances nocturnes me donnaient l'illusion de posséder une vie comme les autres en ont une. Les lumières clignotantes des bars m'attiraient inexorablement, tout comme les mélodies rauques qui en sortaient m'attrapaient dans la rue et me conduisaient à l'intérieur comme un immense tentacule. Je n'avais le goût de rien, ni ne souhaitais aucune saveur. La vérité était que depuis tout petit rien ne m'avait suffisamment intéressé pour que j'y trouve quelque plaisir. J'enviais parfois aux idiots ou aux simples d'esprit la douce béatitude qui les animait au quotidien, car moi-même étais incapable de ne serait-ce que l'imaginer. Pourtant un soir, il fallut que je fusse suffisamment ivre ou empli de ce vide que je connaissais bien pour que j'en arrive à m'égarer dans les bas quartiers de ma ville. Je longeais alors les façades des bâtiments usés que personne ne songeait jamais à rénover, car personne ne prête attention à ce qui est laid et préfère s'intéresser à ce qui est beau. Pourtant la beauté ne connaît qu'un bref instant de répit, car toutes les choses dotées d'un minimum de grâce finissent par se flétrir avec le temps, devenant par conséquence grossières et impures aux yeux des hautains qui les contemplaient quelques instants plus tôt. Tout n'est qu'illusoire, et c'est certainement car je l'avais compris que je me trouvais être si malheureux. Il s'agissait en vérité d'une rue des plus sordides, et mon mépris pour elle allait grandissant tandis que je l'arpentais d'une démarche hésitante. Une ombre m'était soudainement apparue. Elle n'était ni belle ni laide, mais la robe soulignant ses hanches étroites ainsi que son teint crayeux fardé de pourpre m'apprirent qu'elle était tout comme moi une pauvre âme égarée. De son pas languissant et volontairement provoquant, elle se dirigea vers moi. Était-ce mon désespoir à l'idée de ne jamais ressentir quoique-ce-soit, ou bien mon ivresse ? Le fait est que je ne me dérobais pas comme un honnête homme lorsqu'elle posa sa main sur mon épaule et colla sa bouche contre la mienne. D'aucun auraient poussé des cris d'effroi en rétorquant qu'elle n'était qu'une pute comme tant d'autres. Mais je trouvais chez elle une chose stupéfiante qui m'empêcha de la repousser. Dans son regard brillait un tel dégoût de vivre que je ne pus m'en détacher, car il me rappelait ma propre désillusion. Nous passâmes la nuit ensemble, elle effectua sur mon corps insensible ces choses qu'elle faisait mécaniquement. Je mentirais si je disais que je n'y pris aucun plaisir. Mais plus que charnel, mon désir se révéla être tout autre : je désirais plus que tout continuer à lire dans ses yeux sombres le vide qui l'habitait. Enfin, je sentais les affres de la solitude s'éloigner. Mais mon soulagement ne fut que partiel. L'âme errante me quitta à l'aube, renfilant sa robe si courte qu'elle en devenait dérisoire, réclama quelques billets que je lui tendis sans discuter. Puis elle sortit, emportant avec elle l'apaisement qui l'accompagnait. Resté seul sur mon lit souillé, je fixais le plafond des heures durant, incapable de ne serait-ce qu'esquisser un mouvement. Je ne connaissais pas son nom, cela m'était égal. Nous étions pareils tous les deux. De vulgaires inconnus à l'écart, dotés d'une lucidité semblable à une malédiction. Plus le temps passait, plus son absence me pesait. Au bout d'un certain temps, n'y tenant plus, je dissimulais ma nudité sous quelques vêtements et sortis dans la rue. Plusieurs personnes se retournèrent sur mon passage, affichant une mine intriguée, d'autres changèrent même de trottoir en avisant ma démarche hasardeuse et mon visage émacié. L'esprit préoccupé, je n'avais pas pris le temps ni la peine de m'asperger d'eau froide ou de me peigner avant de quitter l'appartement. Je devais être pâle à faire peur. Je la cherchais tout le jour, en vain. L'âme errante restait introuvable. Ce n'est que le soir venu que je l'aperçus finalement, à peu près au même endroit que la veille. Je m'attendais à ce qu'elle soit surprise en me reconnaissant, il n'en fut rien. Je ne sais même si elle se rappelait de moi. La soirée se déroula à l'identique. La matinée également. Le schéma se répéta plusieurs jours à suivre, moi retirant quelques billets avant d'aller la retrouver le soir. Au bout de plusieurs jours, elle daigna lâcher quelques mots, qui étaient choses rares chez elle : « T'es un drôle de gars. » Elle disait probablement vrai. Je ne sus que répondre, me contentant de la fixer avec adoration. Elle n'était pas tendre. Dans l'intimité, ses gestes étaient mécaniques, rompus par l'habitude ils ne dégageaient aucune émotion. C'est cela qui me plaisait chez elle. À la lueur d'une lampe je distinguais parfois sur son corps des marques de coup, des bleus, de fines cicatrices. Autant de signes me rappelant le monde d'où elle venait et que j'appelais de mes vœux. Je baisais alors ses blessures tandis qu'elle agrippait mes cheveux en s'efforçant de me procurer du plaisir sans qu'elle-même ne ressente quoique-ce-soit. Elle était comme une coquille vide, une carapace inutile emplie de néant ou d'immondices. Nous ne formions pas un couple, loin de là. Mais je la surpris parfois à m'attendre quelques soirs, rendant à la nuit d'épaisses bouffées de fumée qu'elle tirait sur un mégot. Alors, un sourire furtif étirait ses lèvres vulgairement rougies et elle m'enlaçait dans l'ombre. Nous étions plutôt comme deux âmes s'étant trouvées, mais refusant de se l'avouer ouvertement. Je puisais dans cette relation hétérogène un soulagement perceptible. J'ignore si j'imaginais ses propres pensées ou si ses mots rejoignaient les mains. Mais il me semblait que lorsque nos corps insensibles se caressaient nous étions plus vivants et qu'elle-même en avait conscience. Pourtant un soir, elle ne fut pas là. En refusant d'accepter son absence, mon esprit buta contre un mur et je passais la soirée comme je les écoulais des semaines plus tôt, accoudé sur le zinc d'un bar. L'insomnie me guettait, je sentais sa présence, comme une bête cauchemardesque attend que l'enfant n'y prête plus attention pour surgir de l'ombre et lui arracher la tête. Tout en connaissant le statut social de cette âme errante, j'avais refusé de penser qu'elle pouvait s'offrir à un autre que moi. Il suffisait pourtant qu'un inconnu lui tende la main avant que je ne parvienne jusqu'à elle pour la perdre un soir. Je la détestais alors de se montrer si faible en cédant au premier venu. Terrifié à l'idée que cette traîtrise ne se réitère, je me rendis sur les lieux deux heures avant le début de son travail le lendemain. Quelques unes de ses collègues tentèrent de m'aguicher, mais je répondais froidement à leurs avances qui me parurent vulgaires et dénuées de sens. L'âme errante ne se montra que très tard ce soir-là. Sa pommette était enflée et bleuie. Sans réfléchir, je lui attrapais le bras et ne la relâchai pas lorsqu'elle tenta de se dégager de mon étreinte. « Tu viens avec moi ce soir ? – Ça devient trop bizarre, mec. J'peux pas avoir qu'un seul client. » J'imaginais instantanément une espèce de code propre aux prostituées avant de chasser cette idée. J'avais besoin de sa présence à mes côtés pour ne pas sombrer dans le néant qui me menaçait constamment. La jalousie me rongeait. Elle vint avec moi ce soir-là, malgré ses protestations premières. La vue de mes billets neufs dut la convaincre davantage que mes suppliques. Afin d'éviter qu'une scène de ce genre ne se reproduise, souffrant de la voir partir chaque matin, je lui proposai un marché qui lui parut tout d'abord ahurissant. Elle pouvait loger chez moi – mon appartement devait être en moins piteux état que le sien – mais passer la nuit en ma compagnie. Je précisais dans un moment de gêne extrême que je ne l'obligerais pas à aborder les mêmes rapports que précédemment, mais elle se contenta d'un rire jaune. Pour je ne sais quelle raison, elle accepta cependant. Je vécus alors la plus belle période de ma vie, approchant de ce qui me semblait être le bonheur. Elle passait ses journées dehors mais je ne m'en préoccupais pas car le soir venu elle me rejoignait sous les draps et le parfum capiteux de ses cheveux m’enivrait tout en me rassurant. C'était tel avoir le bonheur matérialisé sous une forme sensible et à portée de main. Mais on n'enferme pas un animal sauvage dans une cage, aussi résistante celle-ci soit-elle. Mon âme errante s'évapora un soir, puis deux, mais je n'osais pas lui en demander la raison car elle revenait toujours. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse une semaine entière, me laissant seul. Tout mon argent liquide avait disparu lui aussi. Quand j'allais là où nous nous étions rencontrés, je ne l'y voyais jamais. Ses collègues ne purent me renseigner davantage. L'une d'elle, probablement plus téméraire ou affamée que les autres, parvint à me convaincre de l'emmener chez moi. Malgré tous ses efforts je ne pus ressentir la même béatitude que lorsque j'étais avec mon âme errante. La jeune fille me quitta donc, une liasse de billets en poche. Mon compte en banque se vidait dangereusement mais je m'en fichais. Je la voulais toute à moi, mais elle ne ressentait rien pour moi. Elle devait être encore plus perdue et désœuvrée que je ne l'étais pour ne pas lire en moi la même détresse qui l'animait et n'y trouver aucun réconfort. N'étant pas absolument certain de pouvoir supporter qu'elle me trompa avec un autre, je mis un terme à mes recherches. Je retournai ainsi à ma solitude familière, esquivant autrui comme on évite un ennemi nous voulant du mal. C'est par un pur hasard que je la revis. Un homme d'un certain âge plongeait une main entre ses cuisses tandis qu'elle était adossée à un mur. Nos regards se croisèrent mais aucun de nous deux n'esquissa un geste. Je compris dans ses yeux qu'elle s'était définitivement perdue, et cela m'effraya. Un frisson désagréable sinua le long de mon échine, puis je me détournais en tâchant d'oublier. Alors je retrouvais la solitude et l'amertume qui, comme deux vieilles amies, m'auréolèrent de leur présence familière. Et je retournais à l'ombre. Qu'étais-je au fond ? Rien de plus qu'un homme parmi tant d'autres. Une âme qui désirait être étreinte comme personne d'autre ne l'avait jamais été. Je voulais le présence réconfortante d'un ami auprès de moi. J'étais une âme errante moi aussi.
Texte 2 - Spoiler:
L'espoir fait vivre
Assise tout près de la fenêtre de ma chambre, je te discerne. Celle qui illumine chacune de mes nuits, sans repos, celle qui me protège des ténèbres. Depuis quelques soirs je t'observe, toi qui partage mes meilleurs comme mes pires moments, toi avec qui les mots sont si évidents qu'il est inutile de les prononcer.
Te rappelles-tu nos folies? Tu sais, quand on allait courir ensemble jusqu'au bois, près de ce lac. L'eau y était si cristalline, si pure, que l'on pouvait s'y tremper. Les poissons nageaient à nos côtés, insouciants de cette vie humaine, les algues frôlaient nos jambes sans jamais s'entremêler. Une fois la baignade terminée, nous allions sous cette grotte et tu m'émerveillais avec tes tours de magie. Quelques minutes à peine plus tard, des flammes apparaissaient et nous réchauffaient. On pouvait y passer des heures à regarder la nuit tomber.
Et puis ces récits que tu me contais... Te souviens-tu de tous les soirs où je m'endormais à l'aide du doux son de ta voix? J'ai rêvé à des milliers d'histoires grâce à toi... Je suis passée de Juliette à Cendrillon, des aventuriers du Titanic aux douces prouesses des Trois Mousquetaires. J'ai vécu des vies que bien des gens n'oseraient imaginer.
Dans trois jours j'entre au collège, tu sais ? Malgré ton absence, maman m'a dit que tu serais avec moi en pensées. J'espère bien parce que toi, tu ne quittes jamais les miennes. Quand mes journées seront terminées, je pourrai me réfugier dans ma chambre, écrire tout ce à quoi je réfléchis. Tous les petits détails sur ce qu'on a vécu, ces souvenirs intarissables. Je consigne tout dans un petit carnet.
Quand je l'ai montré à maman, tu sais comment elle a réagit ? Elle a versé des larmes, même si elle tentait d'être forte. Il faut dire que j'avais aussi mis quelques photos, quelques images de toi.
Ça n'a pas duré longtemps, elle s'est ressaisit. Elle m'a demandé quelque chose qui m'a surprise. En me redonnant le carnet, elle m'a regardée dans les yeux. Puis m'a fait promettre de conserver ce carnet jusqu'au jour où on se rencontrerait à nouveau. J'ai accepté.
J'ai fait un deuxième carnet, aussi. Celui-là parle plus de moi, de ce que je fais, de ce que je ressens. Comme ce voyage il y a quelques mois. Moi, maman et papa sommes allés au Canada, visiter le Québec. Les gens sont tellement géniaux là-bas ! Malgré leur accent étrange, ils sont très agréables avec les étrangers. J'ai enfin pu goûter à la fameuse poutine, un régal. Le sirop d'érable aussi était pas mal, je suis certaine que tu aurais adoré.
Tu sais, j'écris souvent à propos de toi dans mon carnet. Je me demande parfois où tu es, et pourquoi tu es partie. Quand j'ai demandé à maman, elle m'a dit que tu n'avais pas eu le choix et que le destin t'avait amené ailleurs. Je lui demande sans cesse si on peut te rendre visite, mais elle me répond que pour le moment on ne peut pas.
Elle m'a demandée d'être forte, tout comme elle. En me promettant qu'un jour, puisque tu ne reviendrais pas, on te rejoindrait. Je rêve de cet instant magique où je pourrai te serrer contre moi, me rappeler de ton odeur, de ta chaleur. Ce jour où tu seras fière de moi. Parce que je ferai tout pour que tu le sois. Tu es ma sœur et le resteras pour l'éternité. Dans cette vie ou dans une autre.
Pour le moment, je te regarde, j'observe l'un des nombreux astres qui illuminent Paris. Je sais que cette lueur m'est adressée, un message pour que je continue. Sans pouvoir oublier, lentement, j'avance pour moi et pour toi. Je gagne chacun de mes combats et me relève pour nous.
Quand je te retrouverai, tu me souriras. Mes guerres je les mène pour toi, mon voyage je l'accompli pour toi. Dans l'espoir que ce jour-là tu me serres fort contre toi en me disant : «Je suis fière de ce que tu es devenue.»
Texte 3 - Spoiler:
Bien mal acquis ne profite jamais Georges Guillaumin sanglotait, seul dans son fauteuil, son verre de whisky vide à la main, un revolver contre la tempe, face à l'immense cheminée dans laquelle ronflait un vaillant feu de bois. Toutes ces années d'acharnement, pour en arriver là. Il ne s'en sortirait jamais. Le monstre aurait sa peau. Il posa le verre sur le guéridon, et ce simple bruit, si anodin, résonna sinistrement dans l'immense pièce sombre, seul signe de vie dans ce mausolée de tristesse et de décrépitude. Seul le feu, folâtre, ronronnant, vivant de toutes ses flammes, apportait un semblant de gaîté au salon, faisant danser ses ombres sur les meubles, les boiseries,et les tentures fatiguées. Le manoir était à l'image de son propriétaire, opulent, sinistre, triste, fatigué, pour tout dire, au bout du rouleau. D'une noblesse patinée, souffrante et désuète, en voie d'extinction. Le revolver toujours appuyé contre sa tempe droite, Georges ouvrit une dernière fois le carnet sur lequel il avait consigné, jour après jour, nuit après nuit, toute l'histoire sordide de sa vie. Et il se remémora tout, dans les moindres détails. 22 mars 1963Georges Guillaumin serrait les dents. Ses poings serrés dans sa poche, il faisait face, l'échine courbée, la tête basse, à la colère de Madame de Perrigny. Cette vieille peau n'en finirait jamais de lui débiter ses insanités fielleuses. Les yeux sombres de la maîtresse de maison brillaient de colère. A son cou, l'éternel pendentif au bout duquel trônait une émeraude somptueuse brillait d'un vert agressif. "Comment avez-vous osé?... Comment avez-vous pu... vous, un simple domestique? " Prostrée dans un coin, Marthe, la mère de Georges, pleurait tout son saoul, épongeant ses larmes qui ne semblaient pas vouloir s'arrêter dans un mouchoir à carreaux. "Comment avez-vous pu croire un seul instant, vous que j'ai toujours tenu pour un garçon intelligent, qu'une union contre-nature comme celle-ci puisse exister? " Pourtant, ça avait existé. Il aurait voulu lui dire, lui cracher à sa gueule de vipère: "Ta fille, je l'ai culbutée dans le foin. Et je t'emmerde, vieille peau!" Et c'est vrai que cela avait existé. Georges ne savait encore pas à quel point il n'oublierait jamais cet instant de félicité passé avec la belle Elisabeth de Perrigny, dans le foin des écuries, dans l'odeur entêtante du crottin de cheval. Le belle blonde, fille unique du vicomte Antoine de Perrigny et d' Henriette de Perrigny, née de Lascombes de Laval, n'aimait rien tant que ses balades à cheval quotidiennes, et le jeune Georges Guillaumin, qu'elle croisait chaque jour, était devenu comme un ami -et même plus que ça. "Si nous vous gardons, rugissait la vieille de Perrigny, c'est par égard pour votre défunt père, notre ancien palefrenier, un homme d'une rigueur et d'une honnêteté incomparables. Et pour votre pauvre mère, qui est une de nos meilleures femmes de chambre!" Les sanglots de Marthe redoublèrent d'intensité. "J'attends des excuses!", avait aboyé la vicomtesse, les lèvres pincées, les yeux injectés de colère, l'émeraude à son cou brillant d'un éclat plus scintillant et plus hostile que jamais. Georges leva alors la tête, la regarda droit dans les yeux, et lui dit d'une voix claire, dans un sourire ironique. "Mes excuses, Madame, vous ne les aurez jamais. Elisabeth et moi avons passé un moment magique, là-bas, dans le foin, avant que vous ne nous surpreniez. Nous nous aimons." 30 septembre 1963 Le mariage de Georges Guillaumin et Elisabeth de Perrigny avait été célébré en petit comité, malgré la grandeur de la famille de la mariée. En l'absence du père de la mariée, le très respecté et très regretté Vicomte de Perrigny, qui avait trouvé la mort dans un accident de chasse à la fin du printemps. Ce mariage avait dû être organisé dans l'urgence, étant donné l'état de grossesse très avancé de la fille de la vicomtesse -un cuisant souvenir de ce moment magique passé dans le foin- et étant donné le fait que le manoir de Perrigny n'avait plus de maître et que, la veuve et l'orpheline n'ayant aucune ressource, elles allaient sans doute devoir vendre la magnifique propriété ancestrale. Ce mariage, qui causait à Madame Veuve des nausées nocturnes, avait en vérité arrangé bien des choses. Georges assumerait l'entretien du domaine et de la ferme, assurant ainsi des revenus pécuniers, et il avait, malgré tout, produit un héritier, le futur maître du domaine. La fête s'était déroulée sans véritable entrain, les rares invités avaient dansé sans véritable joie. Et c'est avec un sourire ironique que Georges découpa le gâteau. 24 décembre 1963Noël Guillaumin, le futur héritier du domaine de Perrigny, était né depuis quelques heures. Prostrée dans son coin habituel, près de la cheminée, Henriette de Perrigny ruminait des idées noires. Georges entra dans le salon, guilleret. Sa seule vision raviva la colère de sa belle-mère. Elisabeth et Noël dorment à poings fermés, dit-il, en se servant un whisky sec Henriette ne répondit pas. -Tout va bien, belle-maman? -Non, tout ne va pas bien. -Je comprends votre colère, mais ainsi va la vie. Georges Guillaumin avait réussi. Quand la vieille ne serait plus là, il serait véritablement le roi du domaine de Perrigny. C'était sa victoire, sa Révolution Française à lui. Le triomphe du roturier sur la noblesse. -La vie est injuste, grogna Henriette. Vous, un moins que rien, un fils de domestique, marié avec ma fille. Et votre bâtard? -Retirez ça tout de suite!, hurla-t-il en jetant son verre sur le carrelage aux dalles disjointes et usées. -Parfaitement, votre batârd! Il saisit prestement un coupe-papier qui traînait sur le guéridon, et se jeta sur sa belle-mère, la faisant basculer en arrière. Les deux corps tombèrent lourdement, dans un bruit sourd, sur le lourd tapis. Il plaqua le coupe-papier sur la gorge de la vicomtesse apeurée. -Ironique, n'est-ce pas? La vicomtesse suffoquait, ne pouvait parler. A son cou, l'émeraude semblait si terne. -Votre mari avait la même expression sur son visage quand je le lui ai tiré dessus. La vicomtesse étouffait, maintenant. 28 décembre 1963Henriette de Perrigny venait d' être enterrée dans le caveau de famille. Une crise cardiaque l'avait cueillie dans sa 69ème année. C'est son gendre, ce brave Georges, qui l'avait trouvée inanimée sur le tapis, près de la cheminée du salon. Le docteur était arrivé très vite, mais n'avait rien pu faire. Elisabeth semblait inconsolable. Allongée, nue, sur le lit conjugal, ses magnifiques cheveux blonds étalées sur les oreillers comme le blé en été, elle se laissa faire lorsque Georges lui passa autour du cour le pendentif au bout duquel pendait une émeraude terne. 14 mars 1968Elisabeth venait de lui annoncer qu'elle demandait le divorce. "Tu n'y penses pas? Et le domaine?" -Comme tu le sais, cher Georges, le domaine nous appartient de moitié. Je vendrai ma part, j'en ai assez de cette baraque. -Tu ne peux pas faire ça! -Je n'ai jamais été heureuse, ici! Georges, aveuglé par la colère, se jeta sur sa femme. Lorsqu'il reprit ses esprits, il avait ses mains autour de son cou. Le visage d' Elisabeth était violet. A son cou, l'émeraude était plus terne que jamais. Trois jours plus tard, on repêcha le corps d'Elisabeth Guillaumin au fond de l'étang. Ce séjour prolongé dans l'eau empêchait tout relevé d'empreinte, toutefois, cette mort soudaine ne parut pas suspecte aux gendarmes qui connaissaient bien la victime: comme le leur avait confirmé son époux, un notable au-dessus de tout soupçon, Elisabehth faisait quotidiennement de grandes balades à cheval. Ce jour-là, sa monture avait probablement glissé sur le chemin longeant le lac. Un terrible accident. 31 mai 1968 Cette nuit, le fantôme était revenu. Ce monstre l'aurait, il finirai par avoir sa peau. Georges en était persuadé. Il avait essayé d'en parler au docteur Laplace, médecin de la famille depuis vingt ans. -Un fantôme? Qui vient vous réveiller toutes les nuits? Qui fait bouger les meubles? Allons, Georges, vous n'êtes pas sérieux! Un homme de valeur comme vous! Vou sêtes juste très surmené, en ce moment.Cela se comprend, après la mort tragique d' Elisabeth. Tachez de vous reposer La réponse du Dr Laplace n'avait rien d'étonnant. S'il racontait les nuits d'horreur qu'il avait vécues depuis l'assassinat de sa femme, on le prendrait pour un fou. Il n'avait plus la force de s'occuper du domaine, ses nuits étaient faites de cauchemars, de cauchemars bien réel. Le fantôme le harcelait toutes les nuits. Georges était devenu le roi absolu d'un domaine dont il ne pouvait plus tenir les rênes parce qu'un fantôme malveillant, acharné, venait le persécuter toutes les nuits, l'empêchait de vivre, l'empêchait d'assouvir sa soif de domination, l'empêchait de profiter enfin pleinement de ce bien mal acquis. Le fantôme aurait sa peau. Pour Georges, il n'y avait aucun échappatoire, sauf la mort qui le délivrerait de ce cauchemar permanent. Georges referma le carnet qu'il posa sur le guéridon. Il plaqua le révolver plus fermement contre sa tempe. Le fantôme était là, à côté de lui. "Tu es prêt, Georges?" -Oui. Et il tira. La dernière chose qu'il vit avant de mourir fut le sourire ironique qui se dessinait sur les lèvres fines du spectre, et l'émeraude qui brillait à son cou d'un vert insolent.
Texte 5 - Spoiler:
bon chat, bon rat !
Allongé sur le canapé, il déprimait. La télé allumait l'ennuyait au plus haut point . Le télé-achat. Quelle horrible torture. Quel esprit tordu a bien pu inventer cela ? Il commence à vraiment en avoir marre. Lui qui est habitué à supporter le comportement désolant des humains. Aujourd'hui, il craque. C'est bon, c'en est trop. Il vient de se relever. Un court étirement où il s'arque tout en bâillant achève de le réveiller. Il observe une énième fois son environnement lui confirmant ainsi que tout est bien à sa place. « Vraiment, quel ennui ici déprime-t-il. Un peu de sport me ferait le plus grand bien. » Commençant doucement, il vise les pantoufles de son maître, parti chercher une nouvelle bière. Il s'élance et atterrit parfaitement sur ça cible. Un coup d'œil sur la table lui permet d'estimer le nombre de bières bues grâce aux goulots visible. « Hmm, trois Chimay, et deux Leffe. Il doit avoir être à court de choix pour avoir entamé les Leffes. Ça veut dire qu'il va commencer à être pénible et à râler sans cesse. Bon, c'est décidé, je sors, bien qu'il fasse gris il ne pleut pas. » Se déplaçant avec la délicatesse du félin qu'il incarne Ohiro rejoint la cuisine où, effectivement, son maître, Antoine, vient de décapsuler sa nouvelle canette. Se frottant contre ses jambes, il feulent comme à son habitude pour indiquer qu'il veut sortir. C'est sans effet. L'humain se dirige dans le salon où il s'affale dans le canapé. Se saisissant de la télécommande, il recommence à zapper. Ohiro n'est que peu surpris. Pourtant il ne demande pas grand-chose : entrouvrir la porte-fenêtre. Mais sans surprise, Antoine ne bouge pas, obnubilé par la petite lucarne aux images. « Phase deux. Comme usuellement. » Pense Ohiro avant de bondir sur la panse de l'humain où après avoir rapidement fait ses griffes dessus, il s'y roule en boule. Ça y est. Antoine essaye de le déloger. Mais cela n'a aucun effet. Les griffes plantées dans le pull en laine lui assurent de rester en place. De plus, en prévision de l'abandon des efforts de l'humain, il s'est assuré de bien s'interposer entre la télé et les yeux de son maître. En général il lui faut deux cent vingt-huit secondes pour céder face au félin devant ce type de chantage. Quarante-huit. Quarante-neuf. « Ça y est, les caresses vont bientôt commencer. » Cinquante. Cinquante et un. « Bingo ! » Antoine lève sa main et commence à cajoler l'animal. D'abord des caresses rapides sur le dos de ce dernier. Puis n'ayant que peu d'effet un petit massage un niveau de la nuque. Ça y est, l'animal commence, à manifester une réaction. Soixante-deux. Soixante-trois. « Allez, on l'encourage » Ohiro secoue la tête et agite vivement sa queue, mais ne se déplace pas pour autant. L'humain ne semble pas se décourager pour autant, car, avec un grognement, il entreprend de nouvelles caresses sous la tête du chat. Le chat semble mieux apprécier ces dernières caresses, car il essaye de s'y dérober. Soixante-dix-neuf. Quatre… Quatre-vingts. Quatre-vingt-un. « Mais il n'en a pas marre de me gratter la gorge ? Il ne se rend pas compte que c'est pénible ! Attends cette nuit. Je vais te gratter la tête moi aussi. On verra si, avec tes cheveux bouclés, tu apprécieras autant mes caresses. » Antoine finit par se lasser de ne pas obtenir de résultat avec ses caresses. Il fixe donc le félin droit dans les yeux pour essayer de comprendre ce qu'il peut bien avoir dans la tête de cet animal nonchalant. Cent vingt-trois. Cent vingt-quatre. «Bien, c'est parti pour un tour de " je te tiens, tu me tiens… ". Tu n'en as pas marre de ce jeu, tu perds sans cesse ? » Les yeux dans les yeux ils attendent tous les deux une réaction de l'autre tandis que l'émission de vente s'achève pour laisser place à d'autres produits que vantent les innombrables messages publicitaires. Cent cinquante-neuf. Cent soixante. Une annonce promouvant les vertus d'un produit laitier vient de s'achever sur une douce musique suave tandis qu'un bolide allemand roulant à toute vitesse, lustré et brillant sous tous les aspects, vient d’apparaître dans une verdoyante campagne sur fond de rock. Cent quatre-vingt-treize. Cent quatre-vingt-quatorze. Ohiro continue d’égrainer les secondes sans se soucier de ce qui l'entoure. Antoine ne supporte plus les idioties qu'il entend en provenance de la télévision. Le plus frustrant étant de ne pas voir les images qui les accompagnent. Continuant ses caresses pour que l'animal relâche de ses griffes les fibres de son vêtement, il n'a qu'une envie. Zapper. Non pas zapper pour zapper comme il en a pris l'habitude, mais zapper pour éviter ces idioties. Deux cent dix-sept. Deux cent dix-huit. « C'est quand tu veux. J'ai tout mon temps moi. » Le chat commence à savourer sa future victoire. Le temps arrive bientôt à sa limite. De plus les caresses ne sont plus les mêmes. Il reconnaît dans les mouvements d'Antoine l'impatience qui suinte. Deux cent vingt-deux. Deux cent vingt-trois. Antoine se redresse pour s'asseoir correctement ce qui force le chat à lâcher prise. Le voilà sur les jambes de son maître. D'un bond il rejoint le sol, où il attend que l'humain se lève. Malheureusement les jambes fléchit, prêtent à lever le corps d'Antoine, ce dernier s'est interrompu. Ses yeux qui cherchaient la télécommande viennent de se poser sur la canette encore pleine. D'un geste, il se saisit de la bière et se laisse de nouveau choir dans le canapé. Dans les yeux du chat, c'est un élan de rage qui a fait un passage fugace laissant la place à deux grande sphère noire humide et triste, prête à tout pour attendrir le plus cœur le plus insensible. Au plus grand regret du félin, cela reste sans effet. Il vient aujourd'hui de rencontre son pire ennemi. Non pas la souris rapide comme présenter dans bon nombre de dessin animé. Pire que cela, l'homme avec une bière à la main. Il sait que malgré tous les efforts qu'il pourra déployer ce sera difficile. À croire que l'Homme n'aurait inventé la bière que pour mieux supporter le chat et avoir un comportement encore plus apathique que ce dernier. Mais non c'est impossible. L'humain n'est pas aussi intelligent ! Cela ce serait ! Du moins, chez les félidés…
Texte 6 - Spoiler:
De tous, Olivier avait toujours été mon modèle. Une sorte d'exemple à ne pas suivre que j'admirai et rêvai de devenir. On traînait souvent dans un vieux hangar désaffecté à la sortie de la ville, juste au bord du lac. C'était un peu comme notre repère, et pour certain, c'était carrément devenu un second foyer. C'était pas rare qu'on y dorme, qu'on y vive. Ca m'arrivait souvent, moi aussi, d'y passer une nuit ou deux, au début. Et puis avec le temps, j'y squattais de plus en plus ; j'y passais mes journées, avant de carrément finir par m'y installer. J'me souviens de ces nuits blanches qu'on a passé tous ensemble à parler, à délirer. On se marrait, on s’engueulait, et puis, on se bourrait. Je me souviendrai toujours de quand j'ai intégré la bande. J'étais encore qu'un mioche, au début. J'devais avoir douze ans, pas plus. Ce jour là, je m'étais barré de chez moi ; j'me souviens même plus de pourquoi, mais sans doute était-ce à cause de mon père, comme ça avait été le cas, de nombreuses autres fois. Vous savez, quand on est jeune, on est un peu con. Et j'sais de quoi j'parle, puisqu'aujourd'hui encore, j'suis sacrément con. Et donc, oui, ce jour là, ou plutôt cette nuit là... J'avais erré sans trop savoir où aller. J'avais froid, j'avais peur, et j'étais à deux doigts de craquer quand j'me suis retrouvé là, devant lui, sans trop savoir comment. Il m'avait demandé ce que je faisais, si j'avais quelque part où aller. J'avais secoué la tête, sans me douter de ce qui suivrait. « Viens », c'est tout ce qu'il a dit, et c'est là que tout a commencé. Au début, j'osais pas trop parler. J'écoutais, j'observais, je gardais le silence. Tous ces gens, qui se marraient, et qui s'entendaient, si bien... C'était loin d'être ce que j'avais eu l'habitude de voir, chez moi, entre mon père qui tapait sur ma mère, et ma mère, qui se vengeait sur mon grand frère. Et puis, avec le temps, j'en sais rien, j'ai fini par m'intégrer à la bande. J'étais devenu le petit protégé d'un peu tout le monde, mais surtout celui d'Olivier. Comme s'il voyait en moi plus que ce que j'étais. Toujours, il me disait que si je le voulais, je pourrai faire de grande chose. Mais moi, ce que je désirais au plus profond de moi, c'était d'être comme lui. J'avais toujours admiré sa façon d'être, l'assurance qui se lisait sur son visage, dans chacun de ses gestes, et dans tout ce qu'il disait. Comme s'il savait tout sur tout, et que nous, nous ne savions rien. Sans doute avais-je fini par voir en lui, ce que mon père n'avait pas su me montrer. Et puis ce ton moqueur qu'il prenait, vous savez ? Quand on doutait, quand on pensait qu'on y arriverait jamais. « Allons, me dit pas que t'as peur ? ». On en a fait des conneries, vous savez. Même moi, alors qu'il me l'interdisait souvent. J'ai volé, j'ai brisé, j'ai détruit. Tout et n'importe quoi. Pour me défouler, pour évacuer tout ce que j'aurai voulu faire à cet enculé qui me servait de père. On m'avait souvent chopé à voler, aussi. J'prenais un peu tout et n'importe quoi. Surtout de l'alcool et des clopes, pour les autres, et pour moi. Mais Olivier n'aimait pas ça. Il refusait que je boive jusqu'à en être bourré, et surtout, il m'interdisait de fumer. Il disait souvent que ça finirai par me tuer, comme ça finirait par le tuer, lui. Et puis, à ces paroles, je me mettais à rire. « Dis pas de connerie, t'es increvable, toi ! ». Si j'avais su, à cette époque. Jamais je n'aurai dit ça. Jamais je n'aurai simplement rit lorsqu'il parlait de toutes ces choses là. J'me souviendrai toujours de quand il nous en a parlé, pour la première fois. Un problème de foie, de cœur ou de je sais plus trop quoi. Putain qu'on s'était senti mal. Jamais je n'avais imaginé qu'un jour l'un de nous puisse s'en aller, ou simplement, crever. Ca ne m'avait jamais effleuré même à peine l'esprit. Vous savez, pour moi, tout ça ne se terminerait jamais. Olivier et tout les autres, ils étaient tous increvables. C'était les plus forts, même s'ils étaient un peu fous. J'imaginais, je sais pas, qu'on vivrait toujours comme ça, que jamais rien ne changerait. C'était comme une grande claque qu'on m'aurait foutu en pleine gueule, histoire de me réveiller vous voyez ? Un peu comme celles que mon père me foutait, mais en pire. Vous n'imaginez pas, la claque que ça avait été, pour moi. Et puis, un soir il était venu me voir, moi, juste moi. Il m'avait trainé dehors, et m'avait demandé s'il pouvait compter sur moi. J'avais hoché la tête, silencieusement, encore un peu mal réveillé. Écoutes moi qu'il avait dit. C'est très important. Puis, il m'avait fait une leçon. La pire leçon de toute ma vie. Vous savez, ce genre de roman qu'une mère peut vous sortir, pour vous dire que telle chose ou telle chose n'est pas bien ? Bah c'était ça, exactement ça. Mais c'était lui. Alors j'ai écouté, jusqu'au bout, sans rien dire. J'ai écouté. Et puis, c'est là, qu'il m'a dit ça. - Fais ce que je dis, pas ce que je fais.
Texte 7 - Spoiler:
La pluie du matin réjouit le pèlerin
- N’oublie pas ton manteau chéri ! cria la mère dans la cuisine. Ils ont annoncé de la pluie hier ! - Nan il fait trop chaud ! répondit le fils près de l’entrée. Et s’il pleut et bien tant pis ! Ca rajeunit le tain comme on dit ! - Prend le s’il-te plaît ! Et fait attention !
CLAC ! La porte s’était déjà refermée. Et puis mince, je fais ce que je veux oui ! pensa Mathias marchant alors dans la rue la mine légèrement renfrognée. Il avait trente minutes de marche devant lui pour arriver jusqu’à son lycée. Alors, comme de coutume, il sortit le portable de sa poche ainsi que ses écouteurs, inséra la prise jack de ceux-ci dans le port adéquate, les mis dans ses oreilles puis fit glisser son pouce droit sur l’écran tactile pour sélectionner une musique. Celle-là. Non, écoutée trop de fois. Pfff… J’en ai vraiment trop, il faut réellement que je m’attèle à faire le tri un de ces quatre. Ha !! Celle-là c’est parfait. Ca me réveillera. Immédiatement, un son électronique accompagné de basses profondes fit vibrer ses tympans. Ces sonorités énergiques l’entraînaient et inconsciemment, tout en continuant sa marche, il se mit à tapoter des mains sur sa cuisse pour en suivre le rythme. Accaparé par la musique, Mathias ne remarqua pas les nuages d’un gris menaçant se regrouper au dessus de sa tête. Ce fût une gouttelette s’échouant sur son nez qui le fit décrocher de ses rêveries. Merde… Il me reste encore vingt minutes de marche… En espérant que la pluie ne s’intensifie pas. Mais le temps eut raison de ses pensées. Alors qu’il lui restait quinze minutes de marche, il rangea ses écouteurs en hâte pour ne pas les abimer et accéléra le mouvement sous une pluie averse. Au bout de cinq minutes, alors qu’une giboulée répandait anarchiquement ses énormes gouttes sur le bitume dans un bruit semblable à des milliers de tambours (dédicace à Ekxe. C’est elle qui m’a dit de le mettre ! Razz) sur Mathias, celui-ci se mit à courir aussi vite qu’il le put pour atteindre le lycée. Il se maudissait de ne pas avoir pris son manteau. La grille ouverte de l’école fut comme une délivrance. Bien évidemment, il devait sortir sa carte scolaire pour confirmer son identité ce qui l’obligea à ralentir sa course. Il émit un grognement lorsque celle-ci tomba sur le trottoir ruisselant. Une fois ramassée, il se rua vers l’entrée et la présenta précipitamment au vigil tenant un parapluie. Aussitôt, le jeune homme se réfugia sous le préau. Il était trempé jusqu’à la moelle. Putain ! Elle commence bien la journée ! Heureusement que j’ai philo en première heure ! Pendant qu’il se dirigea vers la salle de classe, il s’essuya instinctivement les cheveux avec la manche droit de son gilet. Se rendant compte de l’absurdité de son acte, il ne vit pas d’autre choix que de se secouer la tête, ce qui lui valut quelques jurons de la part de certains étudiants du couloir qu’il ne prit même pas la peine de relever.
- Salut vieux ! salua son ami alors que Mathias posa son sac noir mouillé sur la table pour sortir ses affaires. - Salut Thomas, répondit-il en serrant la main de son voisin. Quel temps de merde vraiment ! - Au vue de ton état on n’en doute pas une seule seconde ! le railla-t-il en riant légèrement. - Va te faire ! rétorqua-t-il en y ajoutant une tape sur l’épaule de son camarade.
Ayant finit de sortir tous les ustensiles nécessaires à son cours, il s’assit lourdement sur sa chaise, humidifiant ainsi le bois de son jean trempé. Il pouvait enfin respirer. Prendre une pause en attendant l’arrivée du professeur. Elle fut de courte durée car à peine deux minutes après, l’enseignant accueillit les élèves de sa classe par son habituel « Bonjour tout le monde ! ». Si seulement tous les profs pouvaient être aussi sympas que lui.
- Jeunes gens ! dit-il de sa grosse voix accompagné de grands gestes, asseyez-vous s’il-vous-plaît et place à une heure de tourments réflexifs !
C’est définitif. Ce prof met vraiment de bonne humeur. Le cours commencé, les étudiants cessèrent leurs discussions et portèrent toute leur attention au cours de l’enseignant. Comme à chaque fois, ils buvaient ses paroles. Trente cinq minutes s’étaient écoulées. Stylo en main, chacun était concentré sur sa feuille tout en gardant une oreille attentive au discours du philosophe. Le désir est… TOC TOC TOC !!! Aussitôt, tous les regards vinrent se poser sur la porte. Le bruit était plus énergique que d’habitude, plus fort, plus puissant.
- Et bien ! Si j’étais vous je me cacherais ! plaisanta le professeur provoquant ainsi le rire des élèves.
Appuyant sur la poignée pour laisser entrer la personne à l’origine de ce tapage, celle-ci, les vêtements assombris par la pluie, s’adressa directement à un étudiant sans prendre la peine de saluer l’ensemble de la classe, y compris l’instituteur.
- Monsieur Célot ? Vous pouvez venir avec moi s’il-vous-plaît ?
Mathias passa en revu tous ces faits et gestes qui pourraient l’inculper. Rien qui pourrait m’accuser. Qu’est-ce qu’ils me veulent ?
- Monsieur Célot ? s’impatienta la jeune femme.
L’interloqué se leva, fit par conséquent crisser les pieds de sa chaise lorsqu’il la poussa en arrière puis se dirigea vers la sortie sous les regards étonnés de tous ces camarades, et en particulier de Thomas. Le train de marche d’enfer de l’employée inquiéta encore plus le jeune Mathias. Et comme cela ne suffisait pas, il avait oublié sa veste en classe. Bah voilà ! Maintenant même mon tee-shirt est trempé ! En plus de ça je vais me faire passer un savon pour je ne sais quelle raison ! Quelle journée de merde vraiment ! Et je ne la connais même pas cette dame !
- Je vous en prie monsieur Célot. Entrez, dit la jeune femme en lui tenant la porte d’entrée du bâtiment administratif. - Merci, répondit-il en s’y engouffrant.
Il attendit que la subordonnée rentre elle aussi à son tour puis, une fois celle-ci à l’intérieur, il continua de la suivre. Sa course se finit dans le bureau du directeur. Là, je suis dans la merde, pensa aussitôt Mathias. Une fois entré, l’angoisse du jeune homme se fit plus intense.
- Prenez le combiné monsieur Célot. C’est pour vous. - P… P… Pou… Pour moi ? bégaya le garçon. Vous ne… - Prenez-le, répondit le directeur.
Mathias tendit la main vers le téléphone puis le mit à son oreille.
- A.. A… Allô ? - Chéri ! C’est maman, chéri ! cria la mère en larmes. Ils en ont un ça y est ! Ils l’ont mon cœur ! Ils l’ont ! - Qu.. Que.. Quoi ? Mais, ils ont quoi maman ?
Aussitôt l’appareil glissa des mains de Mathias et tomba lourdement sur la moquette du bureau. En complet état de choc, il n’arrivait même plus à penser, à bouger quoi que ce soit.
- Monsieur Célot ? s’inquiéta le directeur, une main posée sur l’épaule de l’hébété.
Mathias tourna la tête vers lui. Il avait les yeux embués de larmes.
- Ils en ont un, monsieur, dit-il d’une voix douce.
La vie est magnifique…, pensa le jeune homme tout en détournant son regard vers la fenêtre qui lui faisait face. Puis, il se leva d’un bond et hurla à plein poumons :
- Ils ont un cœur !
Il enlaça le directeur et serra aussi fort qu’il le put. Un mince filet d’eau salée coulait le long de son visage. Il finissait sa course sur le blouson de l’homme qui le prenait à son tour dans ses bras. Ils pleuraient tous les deux. Finalement, c’était une belle journée.
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| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/19/2013, 01:08 | |
| Bien, alors voici mon vote: 1) texte n°1 2) texte n° 7 3) texte n° 6
J'ai d'emblée beaucoup aimé le texte 1 (et pas seulement parce que j'aime bien les histoires avec des prostituées), car il s'en émane une tristesse latente et glauque qui nous fait nous interroger, parfois, sur la vacuité de notre propre vie. Je trouve ces personnages de paumés assez touchants, et à la fin, on aimerait bien qu'ils parviennent à trouver un sens à leur vie même si ce n'est généralement pas le cas.
Le texte 7 m'a également beaucoup plu (et pas seulement parce que j'aime les histoires avec des profs) car en le commençant, je me suis dit: "oh la la, qu'est-ce que ça va être gnan-gnan", et puis, finalement, non. La chute m'a intrigué et au final je l'ai trouvée plutôt originale.
Enfin, j'ai aimé le texte 6 (et pas seulement parce que j'aime les histoires avec des paumés) parce que l'histoire est volontairement, brutalement racontée de manière froide, distante via une absence de dialogue. J'aime bien le côté brut qui s'en dégage, même si la fin aurait mérité d'être un peu plus développée/
Quant aux autres textes, ils m'ont un peu moins intéressé, soit parce que l'histoire ne me parlait pas vraiment, soit parce qu'il y avait des lourdeurs (pour une fois, je suis passé outre les fautes car en si peu de temps, il est difficile de se relire efficacement et j'en ai moi-même retrouvé plusieurs dans mon texte après-coup).
Dernière édition par Haedrich le 10/19/2013, 16:13, édité 3 fois | |
| | | Shia Modérateur
Nombre de messages : 3074 Age : 27 Localisation : Ile du Destin ~ Destiny Island Date d'inscription : 21/02/2011
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/19/2013, 16:19 | |
| Eh bien... Déjà bravo à tous qui ont réussi à le faire. Ce sont tous de bons textes ! \o/ Mais pour moi, ce sera... 1. Texte 6 2. Texte 4 3. Texte 1 Un petit tour rapide de chacun : Le premier texte a quelque chose d'enivrant. J'ai été happé par le personnage, qui est vraiment touchant. Tout du long on se demande si cette femme, qui est un peu dans le même cas, va l'aider, va le faire changer. Quelque part, c'est ce qu'on aimerait. Mais non. On peut se poser pleins de questions avec ce texte en tout cas. ^^ Le deuxième texte, je l'ai moins aimé. L'histoire est assez touchante, cette fille qui se demande où est sa soeur (au début je croyais d'ailleurs que c'était son père, comme il n'avait pas été évoqué) mais je n'ai pas spécialement accroché au style. Le troisième était très agréable à lire. On a au début un peu pitié de et homme, puis on dévoile peu à peu son histoire. À la fin, je ne sais pas trop s'il le méritait ou pas. En tout cas, le coup de l'émeraude était sympa. J'ai longuement hésité à la mettre en troisième place x) Ce vieux du quatrième texte m'a beaucoup intriguée. On le sent très seul, et pourtant, un grand nombre de gens viennent le voir. Pourquoi continue-t-il à vivre ainsi ? Il a été élevé au rang de dieu, mais finalement il s'en fiche. Et pourtant, il continue de vivre... Qu'attend-il exactement ? Pour ce qui est du cinquième, il m'a fait rire. J'aime bien ce chat (Ohi .), qui met en marche son plan visiblement habituel, très calculateur... mais qui cette fois ne marche pas. Et le fait qu'il remette en cause ce qu'il pense de l'intelligence humaine à la fin J'ai beaucoup aimé le style du 6ème texte. Tout de suite dans la tête de cet ado un peu paumé. Cet Olivier, qui se révèle un peu entre le grand-frère et le père, qui est ce à quoi se raccroche le personnage, qui s'éclate avec lui et le protège en même temps. Cette mauvaise nouvelle, cette "claque" et lui, qui cherche tout de même seulement à le rassurer, qui se montre sans doute plus fort qu'il ne l'est, et termine sur le proverbe, c'était cool. o/ Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lisant le 7ème texte. J'ai été surprise en voyant "lycée", parce que la manière dont la réaction est écrite m'a fait penser à un garçon plus jeune x). Enfin, la chute était vraiment inattendue, et sympathique ! | |
| | | Akira Modérateur
Nombre de messages : 1413 Age : 30 Date d'inscription : 04/09/2011
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/19/2013, 21:38 | |
| Alors, je commencerais déjà par tous vous féliciter et vous dire que j'ai vraiment apprécié vos écris ! Mes avis, comme vous le verrez plus loin manque d'ailleurs de constructivité.
Voilà mon classement : *Texte 4 *Texte 6 *Texte 3
Texte 1 Joli texte, lecture intéressante, écrite en temps limité c'est encore plus étonnant. Bravo à l'écrivain, j'aurais aimé voir le proverbe plus utilisé et plus explicite. Texte 2 C'est mignon, ce petit texte là. Le proverbe est bien présent, ou du moins l'idée qu'il véhicule. Je me demande qui est cette personne qui partie, on comprends qu'elle n'est plus, bien sur. Texte 3 L'intrigue est rondement menée ! On s'y prend. Une jolie lecture, qui est bien centrée autour du proverbe. Quelques problèmes de mises en pages dans les dialogues. Texte 4 Joli conte, là encore, le proverbe est respecté, le mystère emballe ce vieillard, et l'on ne sait pas trop à quoi il sert, pourquoi il est là, comme il "boit" l'espoir, comment la fiole absorbe-t-elle cet espoir là. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Texte 5 Vraiment appréciable ! En plus, petite touche humoristique en prenant notre bon vieux (oups) Ohiro ! J'aime bien l'histoire ! Et l'on comprend assez aisément le proverbe. Texte 6 Très émouvant. Je ne suis pas fan du vocabulaire utilisé, un peu vulgaire. Mais là, ça claque, ça fait quelque chose. J'aurais aimé savoir ce qu'il advint de cet Olivier là. Texte 7 Vraiment super ce texte ! L'histoire est écrite, bien menée, tout pour faire une belle nouvelle ! La fin est émouvante et inattendu, par contre je ne sais pas pour qui il est ce cœur, mais vraiment sympa ! | |
| | | Aly Pilier du forum
Nombre de messages : 16 Localisation : Lyon Date d'inscription : 25/10/2013
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/25/2013, 17:31 | |
| J’espère que c’est ouvert aux nouveaux arrivants, dans tous les cas une bonne façon pour moi de découvrir un peu le genre de plumes qui sévissent ici.
Vote :
1) Texte 1 2) Texte 6 3) Texte 5
Texte 1 : Sur le fond j’ai beaucoup aimé, c’est riche de contrastes, un narrateur humain par les contradictions qu’il dévoile au fil du récit, mélange de lucidité, de naïveté et de résignation. On perçoit qu’il n’est pas dupe mais préfère s’aveugler, préfère la poursuite de sa chimère à la réalité. Du coup j’ai trouvé l’ensemble pertinent, crédible, et doté d’un certain intérêt. Par moments un « je ne sais quoi » qui semblait filtrer de dessous les lignes, comme un écho perceptible, un regard, voilà.
Je suis moins réceptive sur la forme, un peu trop ampoulée à mon goût (d’ailleurs le ton de la ligne de dialogue est beaucoup plus décomplexée, j’avoue que cela produit un effet étrange) avec quelques lourdeurs par endroits. Des petits couacs (une ou deux tournures peu compréhensibles) et répétitions « pourtant » entre autre. Aussi au choix d’illustrer le proverbe par l’image de la prostituée.
Texte 2 : Une fraicheur naïve, un ton accessible qui s’inscris plutôt dans le texte jeunesse et peu séduire dans ce contexte. Pour moi les dernières lignes résonnent plus particulièrement et se détachent un peu du reste. Reste des petits couacs, un excès de « tu sais ? » qu’il faudrait épurer, et je vais rester brève mais parce que ça m’a sauté aux yeux « Moi, maman et papa sommes allés au Canada », le moi à placer en dernier toujours.
Texte 3 : J’aime la façon dont se manifeste le poids du remord, la façon dont sonnent les répliques avec un ton tout à fait convaincant et des personnages qui semblent bien campés. Une mise en scène classique mais bien menée. J’ai un peu moins bien cerné la raison de l’insistance sur l’émeraude. De légères répétitions, et du mal à comprendre pourquoi certaines parties narratives se poursuivent dans les lignes de dialogue.
Texte 4 : C’est assez original comme pensé, mais un peu trop obscur de la façon dont c’est tissé, jusqu’aux dernières lignes beaucoup fluide et accessibles, qui finalement font la lumière sur le reste du texte.
Texte 5 : L’idée est assez sympa, le quotidien télé /achat canapé setting du point de vue du chat, dans le développement ça mériterait juste finalement d’un peu plus de concision (caresses et secondes qui passent) et de dynamique, par exemple des pensées plus acerbes et félines de la part du chat. D’oser un peu plus, entre le sarcasme et le burlesque.
Texte 6 : Très chouette (là c’est le spontané je vais passer à plus objectif et retenu !). C’est pertinent tout autant sur le fond que sur la forme, j’aime l’angle psychologique, la prise de recul qu’a le narrateur, cette conscience d’avoir trouvé une image, une figure de substitution pour se construire. Il y a la désillusion de la fin, évidement, qui vient un peu cingler et pourtant on se prend à imaginer que ton narrateur saura trouver le rebond nécessaire, et tirer le positif de ce croisement. Par là j’entends que tu arrives à glisser le lecteur dans ses pas et à créer l’empathie sans en faire trop. C’est court et riche à la fois, fluide à la lecture avec une vraie atmosphère.
Texte 7 : Je suis indécise sur mon ressenti de la chute, d’un côté cela surprend et crédibilise l’illustration du proverbe, d’un autre c’est un peu mélo (je suis allergique donc c’est vraiment très subjectif). Quelques petits couacs à certains endroits, un architecture parfois curieuse, mais j’aime assez le ton du narrateur, frais.
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| | | Zahra Modérateur
Nombre de messages : 1521 Age : 27 Localisation : Entre la Bretagne et la capitale ! Date d'inscription : 24/03/2012
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 01:25 | |
| 1 - Texte 6 2 - Texte 5 3 - Texte 3 Texte 1Bien, mais aurait pu être plus poignant. Quand je l'ai lu, j'ai eu l'impression d'un tas de mots savants empilés les uns sur les autres et dégoulinants. Ne me demandez pas pourquoi. Il y a du potentiel, vraiment, un peu de retravail et le lecteur sera remué, englué. Ou en tout cas, la lectrice que je suis. Donc voilà, des mots, oui, mais exploités de manière optimale, c'est encore mieux ! Texte 2 C'est un peu cliché, non ? Ou je dois être de mauvais humeur ce soir. Donc, cher auteur, ne me tiens pas rigueur pour cette dureté inhabituelle. Les mots ont glissés, tous seuls. Sans moi. Ils avaient un goût un peu écœurant, jolis au début, mais trop sucrés. Comme le dessert anglais, là, avec des fraises, de la crème et de la meringue concassée. Une cuillère, c'est excellent. Plus, tu es malade. Texte 3 L'histoire est rigolote. Je me suis bien marrée (ce n'est pas rire, pour ce genre d'humour). Texte 4 Dans un texte, il faut en dire trop ou pas assez. Là, tu es au milieu, sur la petite ligne qui sépare les deux. Tu décris, mais pas assez. Tu expliques, mais trop. Ou l'inverse. J'ai pas trop compris, sinon, mais ça doit être la fatigue. Texte 5 Énorme ! Texte 6 Quelques répétitions, des bricoles. Mais bien. Cru, comme je les aime. Texte 7 L'écriture est maladroite. La chute m'a déçue. C'est gnan-gnan. Un peu, du moins. | |
| | | Shewb Ecrivain en herbe
Nombre de messages : 346 Age : 35 Localisation : En orbite. Et j'ai pas fini de tourner Date d'inscription : 09/11/2012
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 14:46 | |
| 1. texte 1 2. texte 3 3. texte 7
texte 1. Belle écriture et texte bien construit, même si sur la fin on ressent une accélération du rythme qui doit être mis sur le compte de la limite de temps pour la réalisation du récits. J'ai bien aimé cette approche des basfonds de la détresse humaine.
texte 3. J'ai bien aimé ce texte. L'ambiance noire posée dès le départ qui se conclue de façon ironique. (on y reconnait aisément la griffe d'une certaine personne ^.^). Et puis le style et la période choisie sont deux types que j'adore. Aussi si on me prends par les sentiments, c'est tricher. Mais je suis faible.
texte 7. … J'adore. Même si la fin est un peu cucu la praline. Je l'ai trouvé inattendue. De plus il y avait un côté réaliste qui m'a saisie même si le petit décalage entre le personnage et son entourage m'a un peu gêné.
Au final j'ai trouvé les textes pas trop mauvais même si le second m'a particulièrement dérangé dans le sens où la fin ne respectait pas mes attentes. C'est très subjectif tout ça.
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| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 15:09 | |
| Merci à tous pour vos votes. Les résultats vont bientôt tomber. | |
| | | Ohiro Modérateur
Nombre de messages : 661 Age : 34 Date d'inscription : 06/10/2011
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 15:12 | |
| Il est venu le temps des résultats et des révélations sur les auteurs \o/
Mesdames et messieurs, voici notre classement!
En septième position, le texte numéro 2, celui de Plume Eternelle!
En sixième position, le texte numéro 7, celui de Kilkrak \o /
En cinquième position, le texte numéro 5, celui de Shewb
En quatrième position, le texte numéro 4, celui de Wega
En troisième position ( le suspense monte) le texte numéro 3, celui d'Haed
En seconde position, le texte numéro 1, celui de Gogotte
Et en enfin, vainqueur du premier concour CB, le texte numéro 6, celui de Ekxe!
Toutes mes félicitations à la gagnante, et aux autres également, et à bientôt! | |
| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 15:18 | |
| Yap! Eh bien bravo à tous les participants, et félicitations à la vainqueuse, qui ne peut pas faire autrement que de payer une tournée générale de Veuve Clicquot. Et merci Ohi pour ce premier Concours CB! J'ai une idée de thème pour le concours CB n°2, j'en parlerai ultérieurement | |
| | | Kilrak Ecrivain en herbe
Nombre de messages : 285 Age : 31 Localisation : Dans ton cul! Date d'inscription : 20/11/2010
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 15:21 | |
| Et Ekxe qui disait que son texte était pourris XD Félicitations à tous en tout cas ! Et surtout un grand merci à tous les lecteurs qui ont pris le temps et le soin de commenter tous les textes^^. C'était un concours très sympa où on a tous passé un agréable moment (Skype :-P) ! A refaire quand vous voulez | |
| | | Akira Modérateur
Nombre de messages : 1413 Age : 30 Date d'inscription : 04/09/2011
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 15:39 | |
| Je confirme, Ekxe raconte n'importe quoi de toute façon Félicitation à tous ! \o/ | |
| | | Doce Romancier
Nombre de messages : 423 Age : 29 Localisation : Nord Date d'inscription : 11/03/2012
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 16:01 | |
| Bravo à tous les participants, et ouais, c'était sympa de vous entendre vous lamenter pendant l'écriture ^^ Quant à Ekxe, elle n'aura pas d'autre choix que de nous croire maintenant :p Et je reste très intéressé par le second concours en approche, bien sûr. | |
| | | Shia Modérateur
Nombre de messages : 3074 Age : 27 Localisation : Ile du Destin ~ Destiny Island Date d'inscription : 21/02/2011
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 16:23 | |
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| | | Nilo Administrateur
Nombre de messages : 3048 Age : 29 Localisation : Si je décrivais l'endroit vous prendriez peur Date d'inscription : 18/09/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 16:50 | |
| Félicitation a tous beaucoup de très très beaux textes!
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| | | Kilrak Ecrivain en herbe
Nombre de messages : 285 Age : 31 Localisation : Dans ton cul! Date d'inscription : 20/11/2010
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 17:16 | |
| On veut l'idée Haed ! ON LA VEUT !! | |
| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 19:06 | |
| Vous la voulez? Vous l'aurez! ... le jour du concours | |
| | | Swann Ecrivain renommé
Nombre de messages : 615 Localisation : Straight to the Hell. Date d'inscription : 24/03/2012
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/26/2013, 23:23 | |
| Bravo à tous les participants, et surtout à Ekxe ! *O*
Je serais aussi intéressée par une deuxième édition, ça va d'soi. Avez-vous déjà des dates prévues ?
Dernière édition par Swann le 10/27/2013, 13:33, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/27/2013, 11:22 | |
| Bravo à tout le monde ! Merci pour les commentaires aussi (c'est toujours bon à prendre). A quand le prochain donc ? |
| | | Zahra Modérateur
Nombre de messages : 1521 Age : 27 Localisation : Entre la Bretagne et la capitale ! Date d'inscription : 24/03/2012
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/28/2013, 16:41 | |
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| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/28/2013, 16:49 | |
| Pour le concours CB n° 2, j'ai suggéré une date dans la catégorie dédiée ;D | |
| | | Haedrich Administrateur
Nombre de messages : 1985 Age : 39 Localisation : Mâcon (71) Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes 10/29/2013, 18:06 | |
| Ah, et je vais sans doute réutiliser mon histoire, la remanier un peu et la poster dans "Fantastique" ;D | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Concours CB n°1 : Proverbes | |
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| | | | Concours CB n°1 : Proverbes | |
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