Sky Dreams
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable Gamer ERAZER DEPUTY P60 – 15,6” FHD 144Hz – i7-12è ...
999.99 € 1399.99 €
Voir le deal

 

 Et le temps s'égrène...

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Et le temps s'égrène... Empty
MessageSujet: Et le temps s'égrène...   Et le temps s'égrène... I_icon_minitime10/28/2011, 11:18

Mon premier texte sur le forum. J'espère qu'il vous plaira. J'attends vos commentaires, questions et autres avec impatience. Maintenant place au texte !

Et le temps s'égrène


Le soleil se couchait à l’horizon, baignant la vallée d’une palette de couleurs dorées. Les derniers rayons de celui-ci s’accrochaient aux premières perles de rosée, larmes d’un titanesque chêne qui n’était plus. Géant humilié, qui gardait encore les cicatrices de sa fougueuse existence, de sa dernière heure et de son ultime chute…Maître déchu des forêts, mis à terre par de vulgaires tronçonneuses, qui, détruisant en quelques heures un fier chêne, avaient aussi détruit tout un éco-système. Celui-là même que le chêne avait failli à protéger.
Seul témoin de ce terrible spectacle, un vieillard à la peau tannée par la rude vie qu’il avait mené à la campagne. A genoux, les mains posées sur le tronc et la tête contre l'écorce, le vieil homme pleurait silencieusement. Une tristesse intense se lisait dans son regard. Puis il se leva et murmura cette simple phrase :
-Adieu mon ami.
Puis il exhala son dernier souffle, avant de retomber mollement dans les branchages de l’arbre, comme s'il tombait dans des bras. Dans ceux qui avaient bercés sa vie…

Environ une centaine d’années plus tôt :


Un gamin, les mains en visière, scrutait les confins de la rivière. Elle s’étirait, tel un long collier de diamants ; scintillant dès qu’un insignifiant rayon de soleil osait la toucher. Limpide et clair, on y voyait les poissons nager.
Quant à l’enfant, il était caché en haut d’un talus, qui surplombait légèrement la vallée. Son camouflage était presque parfait, notamment grâce à un jeune chêne. Il donnait l’impression d’attendre quelque chose.
Quelques minutes plus tard, une horde de biches et un cerf sortirent des fourrés.
Comme à chaque fois qu’il contemplait ce spectacle, l’enfant était émerveillé d’une telle beauté, de cette harmonie, de l’aura de puissance que dégageait le groupe de cervidés ; ce moment magique où il était en communion avec la nature.
Le cerf, chef du groupe, était pour le moins impressionnant. Ses bois n’étaient pas moins composés de dix neuf cors ! Son poitrail musculeux était recouvert de poils roux, tirant vers le rouge. Partout ailleurs son pelage était beige. Un de ses cors était cassé, témoignant des rudes batailles qu’il avait dû mener pour garder ses femelles. Soudain, il leva la tête, car un craquement sonore s’était fait entendre.
L’espion de cette scène baissa les yeux sur le bois mort qu’il venait d’écraser, espérant ne pas s'être fait remarquer... Puis il reporta son attention sur les herbivores.
Le grand mâle ne semblait pas l’avoir remarquer. Il brama avant de se diriger élégamment vers la rivière. Une biche pris sa place, elle devait surveiller les environs pendant que ses congénères buvaient.
Les femelles, elles, étaient brunes, tachetées de blanc. Une courte queue, qui se finissait par quelques poils pâles, des yeux ambres, cerclés de noir.
Celle qui surveillait fut relayée par le cerf une fois que celui-ci eut bu.
Peu de temps après, une fois le groupe désaltéré, les cervidés se mirent à brouter la belle herbe grasse, qui jonchait le sol de la clairière.
Mas soudain, un bruit les détourna de leur occupation. Un caillou avait été lancé dans la rivière ! Le soleil couchant fit scintiller les gerbes d’eau provoquées par le projectile. D’un bon, le cerf se tourna vers le bruit, pendant que les biches se regroupaient à l’orée de la clairière, prêtes à décamper. Seulement, la horde tournait le dos au garçon qui avait lancé le caillou. Il en profita pour bondir dans l’arbre le plus proche. Le Robinson agrippa une branche, et à la seule force de ses bras, il se hissa sur celle-ci.
Lorsque le mâle se retourna pour bramer un bref ordre aux biches, le garçonnet était déjà masqué par le dense feuillage, hors de vue.
Comme les arbres étaient peu espacés, il passa de branche en branche pour se retrouver sous les animaux.
Il pouvait rester des heures ainsi, à contempler les biches et le cerf, pister le renard, pêcher le poisson et imiter le bruit du faucon. Rêvasser aussi, dans un arbre, à l’ombre du soleil tapant, ou dans la douce herbe au soleil, une légère brise sur sa peau mat. Sans oublier la dégustation des fruits que lui offrait Mère Nature une fois la saison venue. Un vrai petit homme des bois !
Certes, il était à l’écart du monde, mais profondément heureux. Il n’avait pas à supporter toutes les injustices et les cruautés de la société. Les blessures, tant physiques que morales que les hommes s’infligeaient.
Une vingtaine de minutes plus tard, le petit campagnard allait s’assoupir lorsqu’une voix retentit :
-Simon, Simon, hurlait-elle.
C’était sa mère.
Simon regarda le groupe de cervidés s’enfuir avant de descendre souplement de l’arbre. Guider par les cris de sa mère il répondit :
-Je suis là.
Au détour de la rivière, après avoir pris un passage à gué il emprunta un petit sentier au bout duquel apparut la silhouette de sa mère. Celle-ci disputa gentiment Simon. Mais lorsque sa mère le questionnait sur sa présence en ces lieux il restait très vague. C’était son secret à lui, ses moments qu’il ne désirerait partager avec personne d’autre que lui-même. Ils coupèrent à travers champs pour être de retour à la maison avant le souper.
Mais ils durent s’arrêter car un événement qu’ils n’avaient pas prévu arriva :
Un magnifique coucher de soleil s’offrit à eux. Un autre des simples cadeaux de Mère Nature. Simon faisait partie de ses gens qui avait le don de se contenter des choses simples. Comme un coucher de soleil, ou une mère portant un tendre regard sur son enfant.
Rien d’extravagant, mais ce sont toutes ces choses qui rendaient Simon heureux. Malheureusement, c’est lorsque ses choses prennent fin ou deviennent fades, que l’on se rend compte de leur importance.
Malgré son jeune âge et sa douce existence Simon était doué d’une grande intelligence et d’une sagesse naissante. Beaucoup de gens s’y trompaient –sûrement à cause son apparence d’enfant et son retrait face à la société- mais Simon n’était pas naïf. Il avait vu le sournois renard dévorer le faible lapin. Encore plus dans la forêt que dans le monde des humains, la loi du plus fort l’emportait…Mais à sa manière elle était beaucoup plus juste…
En attendant, le titanesque astre dorée continuait sa descente vers les enfers. La nuit et les ténèbres finiraient par vaincre. Un combat de tous les instants qui remonte jusqu’à la nuit des temps. Le soleil, dans sa toute puissance et sa fierté, darda une dernière fois de ses rayons la forêt. Ceux-ci donnèrent le signal au loup du début de la nuit, firent flamboyer une dernière fois le pelage du renard, éclairèrent les yeux de nos spectateurs d’une palette d'orange.
Alors, comme pour le saluer, une légère brise se leva, faisait onduler les champs de blé doré, pour finalement s’estomper brusquement, comme elle était venue.
Puis tout devint noir, et les ténèbres prirent possession de la forêt, permettant à des créatures tout aussi ténébreuses que le hibou ou la chauve-souris de sortir de leurs cachettes.
Jusqu’au lendemain…


C'est par là pour les commentaires
Revenir en haut Aller en bas
 
Et le temps s'égrène...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sky Dreams :: Après l'effort, le réconfort ! :: Corbeille-
Sauter vers: