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 Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet)

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MessageSujet: Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet)   Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet) I_icon_minitime8/17/2011, 19:32

Commentaires ICI

Chapiter I


Pourquoi ressentait-il l'impression que plus rien n'avait de sens? Ses cheveux nonchalamment peignés et parsemés de mèches bleues pétroles volaient sous l'impulsion de sa marche rapide. Ses vêtements déchirés par endroits, et sa cigarette coincée entre son annulaire et son auriculaire, il soupira. Le mot « candy » inscrit sur la poche arrière de son jean qu'il écrivit lui-même la veille, tout cela ne signifiait plus rien. Lui qui toute sa vie se battait pour faire reconnaître ses droits, partager sa pensée sans pour autant chercher à changer ou contrôler celle des autres, lui qui pendant ses dix-sept ans d'existence tentait de recréer un monde meilleur, qu'y gagnait-il finalement? Rien que de la pitié... pour lui-même ce qui accentuait son dégoût. Toute chose perdait son importance dans son esprit. Enfin ce qu'il conservait jusque là. Car tout ce qu'il possédait, aimait, chérissait, ou appréciait, il s'en était séparé petit à petit, ne voulant pas blesser les quelques personnes qui lui étaient chères. Mais à quoi bon à présent? Maintenant qu'il avait perdu jusqu'à son orgueil et sa fierté, maintenant qu'il errait dans les rues à la recherche de... à la recherche de quoi d'ailleurs? Ses pas le menèrent finalement à un bar « Life's Bar »; les français et leur manie de tout angliciser. Boire pour oublier. Une solution à sa portée. Après tout quitte à utiliser les quelques euros qui lui restaient, autant les liquider dans de l'alcool. Tequila pour ce soir. Demain Whisky sachant que le « demain » en question n'est en fait qu'une dizaine de minutes plus tard... Tournée générale. Encore trois-quatre verres pas plus. Si. L'ado s'enfila encore une bonne dizaine de verres avant de tomber par terre. Comment tomber plus bas? D'autres minutes passèrent avant qu'il n'ait la force de se relever pour atterrir dans les toilettes où il vomit. Enfin cracha. Qu'est-ce que l'on peut bien vomir lorsqu'on a rien avalé depuis deux jours? Rien. Après tout il s'en moquait pas mal. Il l'avait perdue elle. C'est bête mais il l'aimait sa grand-mère. Juste elle; pas les autres. Elle; la seule à l'avoir accepté tandis que tous le rejetaient avec pour seul argument son style plus qu'aléatoire. Gothique? Non. Encore moins emo. Que lui reprochait-on dans ce cas? Sa différence. En effet, qui se douterait en l'apercevant, qu'il venait d'un milieu bourgeois? Pfft! Bien sûr, ses cheveux tiraient sur le noir corbeau et non sur le jaune or, ses yeux rappelaient les plages des Caraïbes et non des émeraudes... seule sa grande taille élancée le rapprochait de son frère. Lui détestait les uniformes, son frère les portait avec fierté. La fierté. Autre chose qui le séparait de son frère. Ses parents avaient honte de lui, pas de son frangin. Autant s'en aller avant qu'il ne soit trop tard et que le vase ne finisse par déborder. Deux jours. Étrangement, dormir dans la rue lui plaisait. Il prenait cela comme un jeu, un jeu dont le but serait de tenir le plus longtemps possible sans rentrer chez papa et maman. Il sortit des toilettes en titubant, ce qui éveilla les soupçons du barman.

«  - Hé toi là! Oui toi! T'es bourré alors rentre chez toi tu veux! J'tiens pas à avoir des 'blèmes vu ? 
- Ça va j'ai compris j'me barre ! »


Sur ces mots, l'adolescent franchit la porte du bar et se dirigea tant bien que mal vers une destination inconnue. Ne pas rentrer chez lui. Sa règle. Sa seule et unique règle. « Dead! » de My Chemical Romance retentit dans la nuit noire. Qui pouvait bien l'appeler à... 23h42? « Inconnu ». L'homme de la veille avec qui il avait passé le temps. « On dirait bien qu'il en redemande » , pensa le jeune. La prostitution; mieux : le libertinage. Un moyen simple et efficace pour prendre du bon temps, et dormir à l'abri d'un toit.

○•○•○•○

Même pas besoin de frapper la porte était entrouverte. Un pas puis un autre, directement jusqu'à la chambre. Comment ne pas se souvenir du chemin? Il dénoua les lacets de ses converses avant de les envoyer valser dans le couloir, puis se dirigea lentement vers le faisceau de lumière qui provenait de la chambre. Que lui préparait son hôte? Grincement de porte. Appréhension de l'invité. Un homme aux cheveux châtains l'attendait confortablement installé sur un lit, deux verres à pieds et une bouteille de champagne à la main. Malgré la lumière feutrée, on distinguait bien ses traits fins, presque efféminés. Son nez aquilin, que des lunettes carrées -cependant incroyablement chics- surplombaient mais à travers lesquelles on discernait parfaitement des yeux bleus océan, ferait pâlir toutes les femmes, à commencer par les victimes de chirurgie esthétique. Au moment où il l'aperçut, les lèvres de l'homme s'étirèrent en un irrésistible sourire. De fines gouttelettes d'eau perlaient sur sa peau nue. Apparemment il venait de prendre sa douche, et ne souhaitait pas se vêtir -ou n'en avait tout simplement pas eu le temps. Plein de désir, l'adolescent embrassa son aîné, le faisant basculer en arrière. Il ne faudrait tout de même pas oublier qui dominait dans ce couple fortuit, et indubitablement, ce n'était pas notre jeune corbeau mais sans conteste le plus âgé des deux, car plus fort tout simplement. Doucement il le repoussa, et versa du champagne dans chacun des deux verres. La fête pouvait commencer.


Dernière édition par Carmicael le 8/25/2011, 19:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet)   Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet) I_icon_minitime8/25/2011, 19:29

(suite et fin du chapiter I)


○•○•○•○



Nota benne : toujours se réveiller avant le compagnon d'un soir pour mieux s'enfuir. Manque de pot, ce fut le trentenaire qui se leva le premier, et prit soin de préparer le petit déjeuner. La cuite de la veille avait finalement eu raison de l'instinct de survie du jeune homme. Lorsqu'il descendit, il trouva son hôte dans la cuisine, une tartine de confiture à la main. Ce dernier lui tendit un verre d'eau ainsi qu'un cachet d'aspirine. Sa gueule de bois devait se voir rien qu'à sa tête. Complètement épuisé, l'ado s'installa en face du vieux, et se contenta d'observer. Un lourd silence s'empara alors de la pièce. Précisément la raison pour laquelle il évitait de rester chez celui ou celle -ça dépendait de son humeur- avec qui il couchait; sauf exception. Puis soudain :

« - T'as bu combien de verres exactement avant de venir me voir, Oli? »

Il n'en savait strictement rien. Une bonne vingtaine sûrement. Sur ce, il devait s'en aller. Il était désolé mais il y avait peu de chances qu'il revienne : c'était rare qu'il fréquente la même personne plus de deux fois. Donc adieu. Un texte récité comme une jolie petite poésie de primaire. Ses mots, il les répétait à chaque fois. Et toujours la même réaction : « Je comprends, t'inquiètes ». Selon la personne, il croyait ou non ces paroles, mais au fond, il s'en fichait pas mal. Que les gens souffrent ça lui était parfaitement égal. Du moment qu'ils ne venaient pas contrecarrer ses plans par la suite... Oli avala rapidement le cachet avant de mettre ses converses noires. Un simple « Ce fut un plaisir », et il sortit de l'appartement. Journée tranquille, apaisante. Loin de tous les faux semblants mondains qui le répugnaient. Flâner dans le parc, qu'y a-t-il de meilleur? À l'ombre d'un arbre, il ferma doucement les yeux dans l'optique de rattraper ses heures de sommeil perdues. Mais il faut croire que les deux gendarmes qui le prièrent de les suivre, ne l'entendaient pas de cette oreille. Rien de violent bien sûr. Qui oserait porter la main sur l'un des enfants Van Kauwenberg, même fugueur, mis à part un inconscient? Pas les poulets de toute évidence. Contrairement aux autres dans son cas, Oli savourait un cappuccino -et pas sorti de la cafetière du chef brigadier, s'il vous plait-, confortablement installé sur une chaise bien duveteuse. Il plaignait les autres, qui, eux, devaient supporter les va-et-viens des gendarmes, sur des sièges inconfortables et à la vue de tous Bien qu'en réalité il les enviait. L'envie, sentiment partagé par le brigadier qui ne souhaitait qu'une chose : botter les fesses de ce sale gosse de riche. Au lieu de ça, il souriait de ce sourire en coin, forcé, et hypocrite qu'il reprochait aux riches. Grande inspiration comme s'il projetait de plonger en apnée, puis le ton doucereux qui lui allait si mal sortit pour débiter des phrases de peu d'intérêt telles que « tes parents s'inquiètent » ou encore « tu ferais mieux de rentrer chez toi ». Mais la grande gagnante des phrases fausses à vous en faire pisser instantanément de rire ne fut autre que celle-ci : « Je comprends que tu sois perturbé par la mort de ta grand-mère, et que maintenant tu as peur de la réaction de tes parents quant à ta fugue, mais rester dehors n'est pas une solution. Aller viens je te raccompagne et ne t'inquiètes pas tes parents ne te feront rien. » À seulement dix-sept ans il aura vraiment tout entendu le pauvre. M'enfin au moins cet abruti de flic lui avait donné une idée; une bonne, une horrible, une dégueulasse idée bref une idée géniale comme il les aimait. Il mettrait son plan a exécution plus tard; pour l'heure, il cherchait quelle phrase cinglante il pourrait bien cracher à la figure de ses parents s'évertuant à supporter l'odeur exécrable de la voiture du brigadier. À croire qu'un chien mouillé y avait fait un long séjour, se nourrissant d'œufs pourris, et s'abreuvant d'une eau putréfiée. Une grande, une immense ville du doux nom de Paris s'offrait à lui par la fenêtre. Des immeubles, encore et toujours. Quelques arbres par-ci par-là histoire de, et des passants tous plus bruyants les uns que les autres qui tentaient de concurrencer les pétarades de certaines voitures. Puis un long chemin à travers un forêt dense mais surtout artificielle. Encore un kilomètre pour arriver à son château. Un noble vit dans un château et il devrait s'y faire un jour ou l'autre, bien qu'il n'apprécia pas cela ainsi que les « Bien le bonjour, jeune Maître. » de son majordome et de tous les autres domestiques. En une dizaine d'années la décoration n'avait guère changée : tout était fait pour en mettre plein la vue aux invités. Un hall disproportionné vu l'usage qu'on en faisait, des lustres en cristal, des peintures, des sculptures ornaient cette gigantesque entrée. Tout ce luxe, bien qu'il grandissait avec, le dégoûtait fortement. Bien entendu, le chef brigadier tenait à l'accompagner jusqu'au bureau de ses parents. Heureusement il s'en alla avant que la conversation ne dégénère. Le ton haussa très vite. Du moins ceux de ses parents car Oli gardait toujours un calme apparent sous la tempête qui grondait en lui. Enfin la phrase qu'il avait préparé dans la voiture sortit :

« Visiblement tu manques de sexe maman, alors quoi le viagra ne fonctionne plus papa? »


Une de ses meilleures phrases qui eu l'effet escompté. En entendant ses mots, sa mère s'offusqua comme elle savait si bien le faire avec ce petit « Oh! » significatif et plus que très bourgeois à vous en assassiner les tympans, ainsi que le petit roulement d'yeux qui allait si bien. Son père lui menaçait de casser son verre en lançant un : « Cette fois tu vas trop loin Olivier ! » après avoir fait une tête décomposée. Petit rire narquois, presque victorieux de l'adolescent. Il allait toujours trop loin selon son père, pourtant il n'agissait jamais. Alors quoi son sexe mou l'en empêchait donc? Le son d'une gifle éclata alors. Son père lui avait donné une gifle pour la première fois de sa vie. Etait-il vraiment allé trop loin? L'incroyable s'avérait donc possible. Seulement, l'air énervé de son père disparut bientôt pour laisser place à celui du repenti. Pitoyable. Il s'en voulait d'avoir corrigé son fils après une phrase plus que déplacée. Décidément ce père perdait à tous les niveaux. Déçu, Oli préféra partir avant de dire des choses qu'il regretterait.

Non il n'aimait pas son père. Non il ne souhaitait pas qu'il agisse comme un vrai père avec lui. Et il espérait encore moins qu'il lui dise qu'il était fier de lui. Hors de question. Jamais il n'entendrait ses mots; ni lui, ni sa mère. Ils pourraient crever la bouche ouverte ils ne l'entendraient pas. Allongé en travers de son lit, l'adolescent pensait, à grand coups de soupirs et de phrases narquoises résonnant dans sa tête. Soudain son regard se posa sur son violon. Enfin non; sur le violon que son frère lui avait offert quand il suçait encore son pouce, ce qu'il faisait toujours quand il y réfléchissait un peu. Oui à dix-sept ans il ne parvenait à se débarrasser de cette habitude; en effet, lorsqu'il était fatigué, ou une fois au lit, son pouce entrait automatiquement dans sa bouche. C'était là le seul moyen qu'il avait trouvé pour se rassurer dans ce monde de brutes. Alors il continuait, tout simplement. Ses yeux ne lâchaient pas l'instrument. Comme à chaque fois qu'il regardait l'objet, il se retrouvait comme hypnotisé par lui. Le jour où il l'obtint, déjà, il ressentait en lui comme une âme. Absurde mais pourtant vrai. Comme si une aura se dégageait de l'instrument. Aujourd'hui encore il ressentait cela. Il chérissait Marie plus que n'importe quel autre des instruments qu'il recevait régulièrement de grands luthiers soucieux de leur image. Non pas parce qu'il lui provenait de son frère, juste pour cette fameuse aura qui lui procurait l'agréable sensation d'exister. Encore une fois, « Dead! » retenti. Soupir. Qui pouvait bien l'appeler à un moment pareil? Personne n'ignorait sa fugue pourtant... Son meilleur ami, Martin. Une fête, et bien sûr elle n'aurait pas lieue sans lui. Vite il se prépara. Enfin de quoi se changer les idées autre que le sexe. Enfin il pourrait humilier quelqu'un.

○•○•○•○


Du monde. Énormément de monde même. Pourtant, parmi les divers coloris de cheveux, un attira particulièrement son attention. Il ne s'agissait pas de cheveux rouges, ou encore bleus que l'on repère facilement dans une foule composée essentiellement de blonds et bruns; non ces cheveux étaient d'un blond clair banal à en mourir. Et pourtant c'est lui que ses yeux repérèrent en premier. Quelqu'un se décida à bouger et il pu enfin voir à qui appartenaient ces cheveux or. Un garçon ni grand ni petit, au style marqué. Grungie à première vue. Classe en tout cas. Ses yeux paraissaient verts, mais de loin on ne pouvait en être réellement sûr. Visage enfantin à cause des joues de bébé, mais le tout le rendait plutôt mignon, même si la bouille collait peu au style. Comme un enfant qui souhaiterait grandir trop vite, donc adorable. Un détail clochait cependant : il le connaissait. Il en était sûr et certain mais d'où, ça il l'ignorait et il comptait bien fouiner partout pour le découvrir.
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MessageSujet: Re: Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet)   Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet) I_icon_minitime9/19/2011, 21:48

En espérant que la ponctuation soit un peu moins mauvaise ^^"


Chapiter II


Journée difficile. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas autant travaillé. Maintenant, il souhaitait juste dormir. Se blottir sous sa couette et faire de beaux rêves remplis de belles Gibsons toutes plus magnifiques les unes que les autres. Oui, ce serait génial. Un jour il y parviendrait; il en était convaincu. Bien qu'issu d'un milieu assez pauvre, et devant sans cesse aider sa mère à joindre les deux bouts, il conservait son rêve de devenir une rock star. Il ne jouait pas de la guitare depuis longtemps, mais avec son niveau correct et son groupe qui commençait à se faire un nom, l'espoir lui était permis. Il s'allongea en soupirant. Ses yeux se fermèrent automatiquement pour se rouvrir quelques minutes plus tard. Sa merveilleuse petite sœur voulait jouer. Pas à la poupée comme toutes les petites filles de son âge. Non en fait cela faisait quelques mois maintenant qu'elle harcelait son frère pour qu'il lui apprenne à jouer de la guitare. Oui, à neuf ans elle adorait, elle adulait ce frère qui avait tout d'un prince charmant. Des cheveux couleur blé, des émeraudes à la place des yeux, capables de faire frissonner n'importe qui, et une frimousse d'ange. En plus de ça, il était intelligent, fort, beau, doué, un frère parfait, ou un parfait petit prince aux yeux des fillettes de neuf ans. Bien sûr qu'il jouerait avec elle, ce serait un frère indigne sinon. Et puis une sœur pareille qui ne s'en occuperait pas ? Par chance, il avait économisé assez d'argent pour lui acheter une belle guitare, d'assez bonne qualité. Et heureusement, vu le prix qu'elle lui avait valu cette gratte.


Les premiers accords de « Wonderwall » résonnèrent dans la chambre. Les petites mains de la fillette s'évertuaient à jouer les notes. Le prince prit sa guitare folk, et l'épaula de son mieux, lui donnant quelques conseils qu'elle n'écoutait pas, préférant faire du yaourt avec les paroles. Il rit. Oui, il l'adorait sa petite sœur, et pour rien au monde il ne s'en séparerait.

« Joue Fale liv s'il te plait ! »


Par là elle voulait bien sûr dire « Fallen Leaves » de Billy Talent. Son désir fut pris comme un ordre, et le blondinet se mit immédiatement à jouer le morceau favori de sa petite princesse. Ses mains s'agitaient sur le rythme de la chanson, dansant gracieusement sur le manche. On apercevait à peine les doigts fins du garçon. Bientôt, sa voix vint s'ajouter à la danse de ses doigts. Une voix claire, qui contrastait énormément avec celle Benjamin Kowalewicz. Malgré un organe splendide, l'enfant admirait toujours ses mains qui se crispaient et se détendaient en fonction de la corde à atteindre, et de l'écart des doigts. C'est pour cela qu'elle aimait la guitare : jamais les mains de son frère n'étaient plus belles que quand il jouait. Elle adorait voir ses mains s'accorder ensembles. L'une dansait majestueusement, l'autre grattait les cordes joliment. Ça semblait facile à voir comme ça, mais en fait non.


Doucement, elle dirigea son regard vers le visage du jeune garçon. Comme souvent lorsqu'il chantait, il avait les yeux fermés. « Dommage que ce soit mon frère. » Leur père les avait lâchement abandonnés alors elle se croyait amoureuse de son frangin. Elle voulait se marier avec son frère comme les petites filles veulent normalement se marier avec leur père. Le blond se rendait bien compte de ça, au début ça le dérangeait énormément que sa sœur nourrisse ce genre de sentiments pour lui, mais au fil du temps il se disait que ça lui passerait... ou pas. Depuis deux ans elle se comportait comme ça, et lui se contentait d'attendre patiemment. Fin du morceau et fin de la valse à deux mains. Elle souriait, lui aussi. Soudain elle prit ses mains dans les siennes -les mains du garçon étaient suffisamment petites pour rendre la chose possible- et fixa son frère dans les yeux. Des yeux pétillants et plein d'amour. Par chance, leur mère appela la petite fille avant qu'elle ne dise une bêtise. Le prince reposa sa guitare, et s'allongea de nouveau sur son lit. Il était épuisé, mais peinait cependant à trouver le sommeil. À vingt heures, il décida d'abandonner l'idée de dormir, pour à la place prendre une bonne douche. En effet, les gouttes d'eau chaude ruisselant sur sa peau parvenaient à l'apaiser. Du moins un petit peu. Si elle savait. Personne n'est parfait, et lui non plus. Son « défaut » serait d'être homosexuel. Un parfait petit prince hein ? Oui mais pas pour ses dames. Par dessus tout, il craignait que sa sœur ne le rejette si elle apprenait son penchant pour... les hommes et... les pleurs de cette dernière le tirèrent de ses réflexions. Le temps d'enfiler son caleçon ainsi que son pantalon, et il se trouvait dans le salon. Une planche de bois. Rien que ça. Alors comme ça cette mère indigne avait osé utiliser une planche de bois ?

« Mais va-t'en !! Va-t'en donc, imbécilité!! Qu'est-ce que tu fais encore là ?!»

Non loin de la mère en furie, la fillette, affalée sur le sol, pleurait tout son soûl. Compréhensible. Une planche de bois abattue violemment dans les côtes ça fait extrêmement mal, et on ne pouvait lui en vouloir. Comment avait-il pu oublier l'heure ? Chose inhabituelle de sa part. Tous les soirs sans exception, il prenait bien garde à être aux côtés de sa sœur lorsque l'heure fatidique approchait. Tous les soirs, il paraît les coups de sa mère. Lui, ça faisait maintenant près de deux ans qu'elle le laissait tranquille. La nature l'ayant emporté sur la folie quasi-meurtrière de la quadragénaire, elle reportait à présent ses coups sur une cible beaucoup plus facile. Pendant que la petite fille implorait le pardon de sa naissance à sa mère, lui pensait aux évènements de la journée. Encore au collège, il devait depuis peu supporter les brimades de ses camarades de classe. Enfin... se convaincre que leurs insultes ne l'atteignaient pas, et que leurs coups ne le blessaient pas. Il en avait perdu jusqu'à la notion du temps, laissant sa sœur seule avec la démone.

« Mais tais-toi !! Tais-toi donc !! Qu'est-ce qui m'a pris de mettre au monde une telle monstruosité !! »


Et elle brandit à nouveau cette même planche pour frapper son enfant qui se mit à cracher du sang sous la violence du coup. L'adolescent se plaça devant la fillette afin de la protéger. Et il fit bien puisque la femme, tenta à nouveau d'assener un coup à sa fille; coup qu'il para aisément.

« Touche encore une fois à Karina, et je t'assure que je ne réponds plus de rien. »

Ton calme et assuré qui donnait à la menace une dimension nouvelle. La première menace de sa vie. Et elle ne fut pas prise au sérieux. La planche toujours en mains, elle essaya désormais de frapper son fils qui cette fois-ci l'intercepta, et l'envoya valser contre un mur avant de gifler sa mère. Encore quelque chose d'inhabituel décidément. Celle-ci s'affala à son tour sur le sol, avant de se mettre à pleurer. Doucement, il prit Karina dans ses bras avant de se diriger vers sa chambre, où il l'allongea sur son lit. Par réflexe, le garçon se mit dans un coin de sa chambre, le plus loin possible de sa sœur, en position fœtale. À croire qu'il avait deviné ce qu'il arriverait ensuite.

« Félix... »


Le garçon releva soudainement la tête vers la petite fille dont les larmes ne coulaient plus. Son corps semblait immobile bien qu'elle respirait péniblement. Tout ce que le blond détestait. Un corps presque sans vie, mais surtout du sang. Un liquide rouge épais qui imbibait draps et coussin jusqu'au matelas. Quelques gouttelettes venaient même former une flaque pourpre sur la surface du parquet. Cadavre, sang, mort, Karina. Toutes ses peurs réunies. La possible mort de Karina laissant derrière elle un cadavre ensanglanté. L'adolescent s'approcha un peu plus de la fillette, chaque pas le faisant trembler davantage. Manque de chance, avec la vieille peau qui se trouvait dans le salon, l'espoir d'emmener la petite fille à l'hosto n'était pas permis. Pas même un petit peu. Alors quoi ! Il devrait la regarder mourir sans rien faire ? Hors de question. Alors qu'il atteignait enfin sa sœur, il prit son portable et composa un numéro. Simple, rapide, et efficace. Un « un » suivit d'un « huit ». Avec en prime l'assurance que la démone n'empêcherait pas les pompiers de faire leur travail.
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MessageSujet: Re: Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet)   Félix et Oli (ou comment vivre dans le bonheur le plus complet) I_icon_minitime10/8/2011, 15:10

Voilà la fin du Chapiter II x)
Oui c'est court en fait comme une patate, j'ai mis 5 pages pour le début, et seulement 2 pour la fin =x
Du coup, j'ai mis deux pages du chapiter III Cool

ATTENTION : En ce qui concerne le début du chapiter III, c'est à dire ce que j'ai mis, ça peut heurter la sensibilité des plus jeunes et des plus fragiles ou prudes ^^" Disons que c'est assez cru !
Donc je préviens au cas où, sait-on jamais !



Une chambre blanche, froide et silencieuse dans laquelle seuls deux bruits bien distincts tentaient de rompre cet abominable silence mais ne parvenant finalement qu'à renforcer sa puissance. Incoercible silence qui accentuait les bips incessant d'une machine, et les pleurs d'un adolescent ayant rêvé peut-être un peu trop longtemps. Elle s'en sortirait et pourtant il ne pouvait s'empêcher de verser des larmes remplies d'amertume. Normalement il aurait du lui éviter ça. Mais non. Nul besoin de chercher le coupable quant à l'état de Karina puisqu'il était là. Mais comment pouvait-on pour oublier une chose pareille ? Ses larmes qui coulaient en disaient long sur l'état mental du jeune homme. Déprime, culpabilité et remords. Sa sœur ne mourrait pas, non elle devrait juste éviter de courir trop vite et trop longtemps, chanter à raison de deux heures par jours, et éviter de marcher un sac trop lourd sur le dos pendant plus de douze heures. Rien d'insurmontable. Mais la tragédie, bien qu'évitable, arriva sans crier gare. Un homme qui pleure, magnifique non ? Ça dépend de la façon dont on le perçoit. Lui pleurait parce qu'il n'avait su protéger sa Princesse, sa raison de vivre celle qu'il aimait par-dessus tout. Il ne servait décidément à rien. Un prince doit sauver et protéger sa princesse, en cela, il avait échoué. Sa petite princesse rien qu'à lui dans un lit et avec des problèmes pulmonaires rien que ça. Ses larmes redoublèrent à cette idée et il s'affala sur le corps endormi -mais vivant- de la fillette quand :

« Ah. Désolé je me suis trompé de chambre.»

Le prince releva la tête subitement. Un garçon d'à peu près son âge, quoi que sûrement plus vieux d'une ou deux années, se tenait devant lui. Ce dernier posa son regard caraïbe sur lui avant d'observer la scène. Un soupire puis :

« Pitoyable... »


Ton calme, posé, mais surtout confiant. Et il repartit de la même façon qu'il arriva, envoyant valser ses cheveux noirs en se retournant. « Pitoyable. » Ce mot résonnaient inlassablement dans la tête de Félix. Alors pleurer parce que sa sœur aurait pu mourir par sa faute c'était pitoyable ? Non il ne voulait pas être pitoyable il le refusait. Fini les rêves à dormir debout. À partir de cet instant, personne ne dirait plus jamais une telle chose de lui, il ne se laisserait plus faire non plus, et surtout il parviendrait à protéger Karina comme il se devait. Incroyable. Un étranger sortit de nulle part réussit à changer une vision des choses, mais deux vies et deux destins. Sans même qu'il ne s'en aperçoive, Félix ne versait plus aucune larme. Seul le souvenir des yeux caraïbes du garçon hantait ses pensées. Son cœur s'accélérait d'ailleurs de seconde en seconde en repensant aux traits fins du jeune homme. De l'amour ? Peut-être, peut-être pas, mais attirance tout au moins. S'il ignorait la nature de ses sentiments, Félix savait une chose : il devait le revoir.


Chapiter III


Après moult et moult recherches, il savait désormais d'où il connaissait ce petit blond. Au début, il pensait qu'il s'agissait certainement d'un de ces coups d'un soir si agréables. Mais non. Clinique Sainte Marie, quatre-vingt-quinze jours auparavant. Le fameux jour où il regrettait de n'avoir pas versé de larmes sur le corps de sa grand-mère. Quatre-vingt-quinze jours, déjà. Le temps passait vite décidément. Plus de trois mois et il gardait le souvenir du décès de Sofia comme s'il avait eu lieu la veille.

« Tu danses ? »


Regard intrigué vers son meilleur ami qui lui fit un clin d'œil. Plus efficace que ce bon vieux Martin cela n'existait pas. Lui qui comptait mettre son plan à exécution le sur -lendemain, il aurait lieu le soir même. Devant ce cher Oli se tenait une brune pulpeuse d'un an son aînée. Son nom de famille ? Robia. Comme un certain brigadier qu'il connaissait plutôt bien. Ce que ce dernier ignorait c'était que sa très chère fille aimait le sexe plus que n'importe qui. Une vraie nympho comme on dit. Et la jolie caméra obtenue pour noël allait enfin pouvoir lui servir. Des risques ? Aucun elle serait consentante et dans ces conditions on ne peut rien faire. Et il doutait que le brigadier prenne le risque de révéler au grand jour les divertissements assez douteux de sa fille adorée. Deux heures, pas plus pas moins. Il devait discuter avec le blond. S'il se souvenait bien, lors de leur rencontre, il pleurait comme une mauviette mais là, il semblait différent. Une sorte d'attraction le liait à lui. Il voulait, non il devait lui parler et entendre le son de sa voix. Discuter avec lui, savoir ce qui l'intéressait, apprendre à le connaître. Avaient-ils des points communs ? Si oui lesquels ? Il fallait à tout prix qu'il sache. Pourquoi ? Il l'ignorait. C'était plus fort que lui. À croire qu'ils étaient faits pour se rencontrer. Alors pas question de perdre son temps avec une fille sans intérêt. Quoi qu'en y réfléchissant mieux, ça faisait un moment qu'il n'avait plus entendu les cris jouissifs d'une fille en chaleur. L'idée l'alléchait déjà plus.

Une chambre. Lumière feutrée mais pas trop non plus histoire que la vidéo soit visible. Ce serait dommage qu'il ne reconnaisse pas sa propre fille... Ils venaient à peine d'entrer dans la pièce qu'elle se trouvait déjà sur le lit, assise.

« J'me mets à quatre pattes ou sur le dos ? »


Petit rire de la part du principal intéressé qui sortit sa caméra pour toute réponse. En voyant l'objet, la jeune fille prit son sourire le plus aguicheur, en murmurant un léger : « Je vois, tu veux qu'on joue. Très bien. J'adore m'amuser tu sais. » Ça il n'en doutait pas au contraire, il l'espérait. Leur petit jeu dura près d'une heure et demie, dans toutes les positions que celui-ci leur offrait. Digne d'un film porno cette vidéo. S'il avait été pervers, il en aurait gardé une copie mais l'idée le répugnait. Les chattes en chaleur n'étaient pas son truc. À vrai dire il préférait les membres bien durs... Cette affaire terminée, l'ado sortit de la chambre sans un regard pour la jeune fille. De toute façon elle dormait. Prochain objectif : parler au blondinet.
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