Lorsque la rousse s'est assise à côté de moi, une agréable effluve de shampooing et de parfum à la pêche est venue chatouiller mes narines. Elle était toujours aussi calme et aussi neutre que dix minutes auparavant. J'ignorais si elle ne ressentait aucune joie d'avoir été sélectionnée ou si elle se créait un caractère individualiste, mais dans tous les cas, je trouvais ça perturbant.
− Sauf erreur de ma part, j'ai donc en face de moi monsieur John Taylor et mademoiselle Amy Putley, est-ce exact ? avait dit le chauve sur un ton qu'il voulait convivial. Il arborait gaiement un sourire simpliste lorsqu'Amy et moi confirmions nos noms. Il replongea ses yeux dans ses papiers et nous demanda nos cartes d'identité. J'avais des tas de questions à poser mais la sérénité dont chacun faisait part autour de moi m'en dissuadait. Après avoir vérifier nos cartes, il poursuivit :
− Bien. Je me nomme Henry Bouvier et je suis chargé de vous mener à la première partie du jeu. Avant de commencer les explications, veuillez signer ces quelques contrats s'il vous plait.
Il nous a tendu un gros paquet de paperasse et après avoir surligné des yeux l'essentiel, j'y ai posé mon paraphe.
− De combien est la somme à gagner pour le finaliste, concrètement ?
C'était Amy qui avait parlé. J'en étais si étonné que mes sourcils ont du se lever sur le coup. Elle avait une voix douce mais un ton assez désinvolte. Monsieur Bouvier a une fois de plus élargi sa bouche en un grand sourire, ce qui commençait vraiment à m'agacer, et a répondu qu'il s'agissait de vingt milles euros. Vingt milles euros ! C'était bien plus que je ne l'avais espéré. Avec ça Lily et Natasha aurait de quoi apaiser un peu leur rude vie, et moi aussi d'ailleurs.
− Il n'est pas écrit la date du commencement ? demanda-t-elle encore.
Il sourit.
− Vous le saurez bien assez tôt.
Elle haussa les épaules. Je la vis signer à son tour d'un geste bref, lâcher le stylo sur le bureau et se vautrer à nouveau dans sa chaise comme une ado impertinente. Je trouvais cette attitude immature avant de me rappeler que moi aussi au travail, j'agissais exactement de la même manière, en y ajoutant même des soupirs ingrats. Le gros bonhomme ne tarda pas à me sortir de mes pensées :
− Puis-je vous poser une dernière question ?
− Allez-y, ai-je répondu, un peu curieux.
− Que détestez-vous le plus au monde ?
=) J'accroche toujours autant ... Et du coup pour l'instant j'ai rien à dire réelement ^^