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 Dites-moi de quoi vous rêvez, je vous dirais qui vous êtes.

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MessageSujet: Dites-moi de quoi vous rêvez, je vous dirais qui vous êtes.   Dites-moi de quoi vous rêvez, je vous dirais qui vous êtes. I_icon_minitime7/5/2009, 17:11

Je ne savais pas où mettre ce texte, alors, je l'ai mis là. Le titre s'explique d'une façon très simple : ce texte raconte un rêve, ou plutôt un cauchemar. Pour tout vous dire, je l'ai fait cette nuit, et il m'a hanté toute la journée. Tous les prénoms sont inchangés, toutes les personnes citées existent réellement, et c'est moi la narratrice.

Un cordon de gardes armés jusqu’aux dents encerclaient l’usine. Je me trouvais derrière eux, à l’extérieur, hors de danger, tandis que tous mes amis se trouvaient dans l’enceinte, pris au piège. Vandaliser l’usine n’était pas notre but. Nous voulions juste nous amuser, avoir un peu la frousse dans cette carcasse vide et ténébreuse, comme nous le faisions régulièrement. Mais l’aire de jeux s’était révélée bien plus dangereuse que nous ne l’imaginions. Une cigarette à terre, et les enfers s’étaient déchainés.
Je regardais les flammes lécher le toit de tôle, tandis que les colosses de la police installaient des barrières grillagées. Nous étions trois à être en sécurité, Sébastien, Simon et moi. Notre dispute puérile nous avait sauvé. Mais maintenant, nous ne voulions plus être là. Nous ne voulions plus être sains et saufs, nous ne voulions plus avoir la certitude qu’il ne nous arriverait rien. Nous voulions aider nos amis, nous voulions retourner dans l’usine leur prêter main forte. Surtout que nous passions pour de simple spectateurs, alors que ceux à l’intérieur passaient pour des vandales. Nous avions essayé de parler aux policiers, mais ils ne voulaient rien entendre, prétextant qu’un tel incendie ne prenait pas comme ça. Ils avaient investi les lieux et pourchassaient maintenant ceux qu’ils considéraient comme coupables.
« Olivia ? »
Romain venait de me saisir l’épaule, surpris de me trouver là. Il avait été recruté un mois auparavant, il effectuait sa première mission sur le terrain. Il m’embrassa doucement, comme il le faisait depuis que nous sortions ensemble. A la lueur du feu, je contemplais son visage et sentait mes sentiments se bousculer en moi. Depuis quelques temps, je ne savais plus si je l’aimais encore, sans oser lui en parler.
Ne sachant quoi lui dire, je lui fit part de mon désir actuel, désignant le brasier : « Je voudrais aller là-dedans.» L’instant d’étonnement écoulé, il me répondit : « Ce n’est pas une bonne idée. Tu es en sécurité ici, laisse la police faire son travail. »
Il retourna à ses obligations, me laissant contempler la scène de la caisse sur laquelle je me trouvais assise. Les flammes continuaient de lécher les murs, sur la partie gauche de l’édifice. A travers les trous béants servant autrefois de fenêtres, je pouvais apercevoir des gens courir, affolés. Je les connaissais tous, un à un. C’était mes amis, mes camarades, ceux qui donnaient un sens à ma vie et la rendaient plus excitante.
Instinctivement, je cherchais Rodolphe des yeux. Je le vis passer la tête à travers une ouverture, évaluant la distance au sol, dans le but de sauter, j’imagine. Il dût m’apercevoir car son visage s’éclaira d’un sourire, vestige de l’amour qui nous avait lié et dont il subsistait encore une trace en nous.
J’ignorais ce qu’il se passait à l’intérieur du périmètre sécurisé. J’imaginais que tous fuyaient dans tous les sens, tentant de sauver leur peau en échappant aux autorités. Ils n’avaient certes pas mis le feu, mais ils n’avaient pas à être ici. Ils étaient considérés comme fautifs, quoi qu’ils disent.
J’étais perdue dans mes pensées lorsqu’un affreux bruit me fit me lever dans un sursaut. Une explosion. Les murs noircis étaient en train de s’effondrer, des cris retentissaient dans la nuit. C’en était trop. Je fis le tour du cordon de sécurité, cherchant vainement une ouverture dans laquelle je puisse me glisser. A bout de quelques minutes, je trouvais une grille posée sur le flanc, qui me permettait de passer par-dessus. Alors que je posais mon pied droit sur le sol de l’autre côté, une voix retentit derrière moi :
« Qu’est-ce que tu fais ? » Je me retournais et répondit vertement à Romain que j’allais rejoindre mes amis, pour les aider à s’en sortir vivants. Il me regarda longuement avant de reprendre la parole d’une voix basse et chargée de reproches : « Si tu passes cette grille, tu peux être certaine que tu ne me reverra jamais, même si tu ressors vivante. » Mon hésitation ne dura qu’un bref instant. J’avais déjà fait mon choix et lui ne me retiendrait pas. Je savais qu’il ne me disait pas de choisir entre l’usine ou l’extérieur, entre le danger ou la sécurité. Il voulait que je choisisse entre les personnes qui m’attendaient dans ces endroits. Rodolphe ou lui. Je sautais par-dessus la grille et courut sans un regard en arrière.
La terre était molle sous mes pas, imbibée du liquide verdâtre et gluant anciennement produit par l’établissement. Je m’enfonçais dans ces espèces de sables mouvants, mon jean collant à mes jambes, extrayant à l’aide de mes mains, quêtant sur le sol les tâches grisâtres, la terre dure et stable.
Devant une porte béante, je retrouvais Chloé. Derrière elle, les pas lourds des policiers à la recherche des fautifs se faisaient entendre. Un bref regard nous suffit pour nous comprendre. Nous rentrâmes à l’intérieur, et nous enfonçâmes dans les escaliers à vis descendant dans les profondeurs de la carcasse de fer, vers les laboratoires. Nous avions un unique avantage sur nos poursuivants : notre parfaite connaissance des lieux. Nous passâmes un nombre incalculable de portes et de pièces vides. Les murs suintants nous envoyaient des relents d’odeurs nauséabondes. Mes poumons me faisaient mal, mes pieds se tordaient à chaque pas et je tirais pourtant sur mes muscles pour avancer plus vite. Nous empruntâmes un long corridor percé d’ouvertures, sachant qu’une sortie était à proximité. D’une salle vide sortirent Pénélope, Sébastien, Simon et Tom, aussi pressés et effrayés que nous.
« Séb’, vous avez réussi à entrer ?
-On t’avait perdue, on avait peur pour les autres, alors on a décidé de se bouger.»
Un hochement de tête et la course reprit de plus belle. Plus nous avancions plus les murs devenaient noirs et l’air lourd. Nous nous dirigions vers le brasier et l’endroit de la détonation. Le feu nous surprit au bout d’un second couloir. Sans plus chercher à se repérer dans le dédale, nous prîmes à droite, nous enfonçant encore plus loin dans le sous-sol.

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MessageSujet: Re: Dites-moi de quoi vous rêvez, je vous dirais qui vous êtes.   Dites-moi de quoi vous rêvez, je vous dirais qui vous êtes. I_icon_minitime7/5/2009, 17:11

Suite :

A une intersection, les garçons se séparèrent de notre groupe, le jugeant trop important et trop visible. Notre course nous mena dans une salle étrangement froide et immaculée que nous ne connaissions pas. Au centre se trouvait une cuve basse, rempli d’un liquide blanc qui luisait dans la pénombre. Les bruits qui nous parvenaient étaient lointains et étouffés. Pénélope peinait à respirer, ses jambes ne la portaient plus. Elle s’assit sur le rebord du bac. Voulant appuyer ses mains sur ce même rebord, l’une d’elles glissa et se posa sur la surface visqueuse. Mon amie poussa un cri atroce qui nous vrilla les tympans. Un cri de souffrance pure et d’horreur mêlées. Le liquide attaquait sa main, la désintégrant dans un échappement de fumée. Nous contemplions l’impensable, hurlant nous aussi de la douleur qui était la sienne.
Jusqu’ici, nous n’avions pas conscience d’être véritablement en danger. Nous trouvions cette course poursuite plus excitante qu’autre chose. C’est en voyant le moignon écarlate et le sang bouillonnant de Pénélope que les risques nous sont apparus. Cette usine était un ancien centre de recherche de l’armée, et manifestement, leurs désastreuses découvertes et productions n’avaient pas été détruites. Nous connaissions le liquide vert qui se trouvait au-dehors, et qui manifestement était une sorte de combustible. Mais celui que nous avions devant nous semblait être une arme des plus redoutables, capable d’effacer un homme en un instant.
Le choc nous empêchait de bouger, de pleurer ou de prendre une quelconque initiative. Des pas approchaient, rapides et cadencés. Sortant de notre torpeur, nous essayâmes de rassurer Pénélope dans la mesure du possible puis, nous prîmes une fois de plus nos jambes à notre cou. Nous ne pouvions plus rien pour notre amie, la police prendrait soin d’elle. Les agents, attirés par les hurlements, découvriraient aussi l’horrible substance. Nous, par contre, nous ne tenions pas à finir en prison.
Une seconde explosion retentit bientôt, alors que nous avions trouvé une issue. Un grand nombre de gens, dont Chloé et moi, se trouvèrent propulsés sur le sol. La collision brutale que j’eut avec lui me coupa le souffle. Me redressant, je balayais les environs du regard, essayant de retrouver ma compagne d’infortune. A côté de moi, j’aperçus Pauline. Je me trainais vers elle. Elle ne bougeait pas et semblait avoir perdu connaissance. Nous étions au beau milieu de la cour de l’usine, près des anciens garages, exposées aux regards. Je la tirais vers une ouverture dans le mur, à l’abri.
A l’autre bout de l’espace ouvert, Rodolphe se trouvait en mauvaise posture. Un policier le tenait en joue, prêt à lui mettre les menottes. Un instant, j’hésitais à envoyer sur l’agent un des nombreux débris qui jonchaient le sol près de moi, mais la raison pris le dessus et je regardais le garçon que j’aimais se faire conduire dans un fourgon, menottes aux poignets, à cause d’une malheureuse cigarette.
Tandis que je restais prostrée sur le corps de mon amie, d’autres de mes amis se faisaient appréhender, sans que je puisse intervenir. La dernière explosion avait causé des blessures graves à la plupart d’entre eux, et les policiers encore debout n’eurent aucun mal à les avoir à leur merci. Nous ne fûmes pas inquiétées, cachées comme nous l’étions dans une fissure du mur.
Une dernière détonation se fit entendre, face à nous, faisant voler en éclat l’ultime fenêtre de l’usine. Je me terrais un peu plus dans mon trou, serrant Pauline contre moi. Je sentis à peine que quelque chose me heurtait le crâne, je perdis connaissance à mon tour.
Quand je me réveillais, une foule de gens s’activaient dans les décombres, des infirmiers, des pompiers, des gendarmes, des inconnus. Je me trouvais au milieu d’eux, partageant une civière avec Pauline, éveillée elle aussi. A quelques pas de nous, une femme en blouse blanche faisait quelques points de suture à l’épaule de Sébastien, tandis qu’un médecin auscultait Simon. On nous fit à nous aussi quelques rapides examens, nous expliquant que nous aurions une entrevue au commissariat dès demain, en tant que mineurs. Notre sort était apparemment un sujet de débat dans les services gouvernementaux.
Nous entreprîmes de faire le tour des décombres, pour aider. Dans un angle, Pénélope hurlait encore tandis qu’on désinfectait sa blessure. Un peu plus loin, des hommes prenaient le corps inerte de Maxime et le transportaient vers les secours. Ces visions me nouèrent l’estomac et je retins à grand peine mes pleurs. Combien de mes amis étaient saufs ?
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