Sky Dreams
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 [14] Revolver

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MessageSujet: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime5/21/2012, 20:23

Je vous lance le défi suivant : écrire un texte dont l'élément central est un revolver. Une seule règle, à part celle qui impose la présence de cette arme à feu : le texte doit faire entre 500 et 1000 mots, à plus ou moins 10% de marge (parce que je suis gentil). Je ne compterai pas les mots, j'ai une confiance absolue en votre honnêteté.

Votez ici : https://skydreams.forumactif.org/t3102-votes-12-revolver#40433


Dernière édition par Puma Concolor le 5/22/2012, 08:15, édité 1 fois
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Haedrich
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime5/21/2012, 22:35

Et allez, boum, je participe:


Le revolver posé sur la table du salon attendait. Dehors le soleil brillait, entrant dans la pièce à travers les rideaux frêles, venant réchauffer le cuir du vieux canapé, égayant les couleurs vives de la toile cirée, faisant luire la crosse du revolver.
La lettre, qu'il venait d'écrire, était disposée sur la table, à côté du revolver, avec le courrier du jour.
Malgré la vive lueur du soleil qui inondait et réchauffait la pièce, tout , dans l'appartement semblait éteint. La télévision silencieuse dont la bordure noire la faisait paraître en deuil se taisait. Le vieux papier peint délavé ne semblait qu'attendre qu'on l'arrache. Les meubles fatigués craquaient de douleur. Il se dirigea vers la table, et tria machinalement le courrier. Publicités, lettres d'huissiers, relances, honoraires d'avocat allèrent rejoindre le tas de courrier inutile qui s'entassait sur une chaise dans un coin depuis qu'il était seul.

Cela faisait près de trois ans maintenant que sa femme l'avait quitté, qu'ils avaient dû vendre la maison pour éponger les dettes. Elle l'avait quitté pour un autre homme, plus jeune, plus riche, plus beau à qui il vouait une haine farouche. Il lui avait d'ailleurs fait subir quelques misères, crevant les pneus de sa voiture à plusieurs reprises, lui passant des appels nocturnes et anonymes. Sa petite vengeance personnelle en, somme. Il avait même pensé à le tuer de ses propres mains. C'était d'ailleurs pour cela, uniquement, qu'il avait acheté ce beau revolver qui brillait au soleil.

Elle aussi était fautive: elle l'avait ruiné, lui avait pris ses enfants, il ne s'en remettrait jamais. Après la honte de l'adultère et de l'abandon, du tribunal, elle lui avait pris tout son argent et son amour propre. Il avait déchiré et brûlé toutes les photos d'elle, tous les souvenirs, qui lui tiraient encore des cauchemars la nuit. Il avait déménagé, vendu sa voiture, vendu des meubles, les bijoux de sa défunte mère, n'avait pas retrouvé de travail, n'avait pas eu le temps de refaire sa vie. Tout lui avait échappé petit à petit, inexorablement, il avait perdu le contrôle de sa propre vie. La vengeance le tenaillait, aurait-il le courage d'aller jusqu'au bout?


Il retourna à la cuisine, et prit dans le frigo quasi vide une bière qu'il dégusta lentement, en marchant comme un automate de la cuisine vide au salon désert, des chambres dépeuplées et sans âme au couloir pesant de solitude. Il finit sa canette de bière, la posa négligemment sur un meuble, puis se dirigea vers le salon d'un pas décidé vers le salon, se saisit de l'arme...

Il jeta un regard au-dehors, où le soleil brillait intensément, où la vie continuait son cours.

Brusquement, il tira.

Le dernières sensations qu'il perçut furent un bruit sourd, et le goût affreux du métal chaud sur la langue.
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime5/22/2012, 01:37

Il était bien là, son trésors. Le revolver reposait sur le parquet en décomposition.
Billy vérifiait les environs, nerveuse. Dehors, des craquements sourds résonnaient au milieu du silence pesant. Elle réagit brusquement au son suspect de la pièce d'à côté, sortit son couteau, se voûta légèrement en signe d'auto-défense et se dirigea vers l'origine du bruit. Son coeur battait la chamade, de la sueur perlait sur son front sale. Elle contourna quelques obstacles, chaises à trois pieds, draps infestés de souillures et de parasites..., avant d'arriver à la porte barricadée. Elle tendit l'oreille. Rien. Elle reprit sa position naturelle et fit face à la cellule.
Les murs suintaient, de la moisissure foisonnait joyeusement en tous sens ci et là, le papier peint se décollait par endroit aussi pourri que le reste, la puanteur envahissait l'espace âprement causant un goût infâme jusque dans la bouche. Elle déglutit à plusieurs reprises, mais rien n'y fit.

Parmi tout le fatras, entre les piles de documents, des feuilles et autres colifichets en tout genre, un petit corps frêle gisait sur le flant, immobile. La vie envolée avait laissé cette chair aussi froide et pâle qu'une nuit d'hiver; tel un flocon, il fut baladé jusqu'à ce qu'on l'oubli sur la terre meuble; une goutte de plus parmi tant d'autres, tombée entre les griffes du dur labeur. Elle l'observa un temps, stoïque.

N'y tenant plus elle se précipita près de l'arme, s'agenouilla à toute vitesse, tendit la main tremblante au-dessus de la crosse et arrêta son geste. De son autre main, elle fouilla sa poche avidement puis en sortie les cartouches brillantes d'une lueur oscillante. La petite lumière parut plonger le reste de la pièce dans les ténèbres. Billy n'avait plus d'yeux que pour elle. Un sourire béat s'étendit sur ses lèvres décolorées. Des teintes multicolores s'emmêlaient, se croisaient, formaient des noeuds pour mieux se libérer encore. Elle la fit tourner entre ses doigts squelettiques et crut voir une luciole dansante, tel l'espoir au coeur du néant. Elle fut tiré de sa contemplation par un hurlement. L'agitation à l'extérieur ne durerait pas mais cela ne l'empêchait pas d'angoisser.

Elle saisit farouchement le revolver, le plaça avec ses munitions dans sa poche arrière du pantalon et se dirigea prestement vers la bouche d'aération d'un pas conquérant, elle dépassa la dépouille sans un regard, mais ses pas ralentirent bientôt. S'arrêtèrent. En un mouvement de culpabilité non feinte, elle porta son attention vers l'enfant. Elle hésita, longtemps.

Tout commence par une graine, elle pousse lentement, s'épanouie au soleil une fois germée, s'allonge, grandit, connaît son apogée, puis peu à peu commence à se flétrir, penche de côté, pour faner et tomber dans la terre, devenant à son tour source de vie. Jeune pousse ou fleur passée?
Les yeux rougis, elle s'avançait vers le petit être éteint. Respectivement, elle fit un geste de méditation avant de poser sa main sur l'épaule fluette et la renverser sur le dos. Un visage angélique d'une finesse inégalée se dévoila sous des mèches châtains. Billy sentit son coeur se gonfler d'effroie.

Elle fit glisser sa main sous la nuque de la petite fille, souleva sa tête en un geste progressif et déplaça le corps chétif sur ses genoux, elle était aussi légère qu'une plume. La jeune femme sortit le revolver et une douille, elle le chargea dans un cliquetis métallique qui se répercuta sur tous les murs de la bâtisse en écho infini. Elle approcha le canon à la poitrine juvénile et tira.

La détonation déchira l'air en une déflagration violente. Des larmes perlaient sur les joues de Billy alors qu'au milieu de la poussière, les yeux clos d'une âme évincée s'ouvraient de nouveau.
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Margogotte
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime5/22/2012, 16:27

J'ajoute mon humble pierre à l'édifice!


Il y a du vent. Celui-ci souffle, les branches se courbe sur son passage imposant. Il s’engouffre dans mes cheveux, qui glissent dans mon dos tel une bannière tendue. Une ode à la tristesse.
La douleur coule en moi. L’effroi également. Qu’ai-je fait ?

Autour de moi, la forêt murmure, chuchote. Les feuilles bruissent, formant comme une mélodie funèbre. La mousse m’entoure, linceul noir dans l’ombre des arbres. Mes mains insensibles tiennent un révolver. Mes yeux le fixent sans ciller, tandis qu’à l’intérieur je tente de retenir mes larmes. Des images, furtives, me reviennent à l’esprit. Visions sanglantes sur un fond d’horreur.
Mon corps tremble mais reste statique, alors que je voudrais m’enfuir, arracher les chaînes qui me retiennent figé. Qu’ai-je fait ?

Derrière le révolver se trouve une silhouette, déjà floue, comme si la mort la rendait inexistante. Chaque seconde semble l’effacer un peu plus.
Je me remémore les mots échangés, l’altercation. Elle voulait me quitter. Elle me disait violent, elle avait peur de moi. Elle est morte. Morte. L’arme est brûlante dans mes mains. Soudainement, je n’en peux plus, je la jette au loin, et reste là, pantelant, horrifié devant ce que j’ai fait. Morte. Ma poitrine se soulève irrégulièrement, ma peau se couvre de sueur. La fièvre me prend, je me laisse chuter aux côtés d‘elle, je presse sa main glacée dans la mienne. Le froid l’envahit déjà. Bientôt ne resteront que les os. Qu’ai-je fait ?

J’entends ma voix l’appeler, prononcer son nom, et une partie de moi me hurle de saisir le révolver et de tirer. Une balle en pleine poitrine. Comme elle.
Et puis, je ne peux plus retenir ma terreur, les larmes coulent sur mes joues rugueuses, je pleure. Comme un enfant. Des pas s’approchent, alertés par la détonation. Des murmures s’élèvent, des doigts me désignent avec dégoût. Monstre, disent-elles, monstre. Je comprends qu’elles parlent de moi. Je suis un monstre.
Bientôt, la police arrivera, des poignes solides m’éloigneront d’elle. Mais pour l’heure je suis seul, avec elle. Moi et elle. Et l’horreur. Qu’ai-je fait ?

Un hurlement, inhumain, sort de ma gorge. Ma main ensanglantée rampe puis saisit le révolver, je pose le canon sur ma tempe. Il serait si facile de…
La sueur coule sur ma mâchoire tremblante. De longues secondes semblent s’égrener ainsi, interminables. Le temps s’arrête le temps d’un choix. Inaccessible.
Avec rage et désespoir, je laisse retomber ma main. Je m’effondre sur le corps sans vie de la femme que j’aime, blotti contre sa poitrine inerte. Mes doigts frôlent son visage blanc, caressent ses paupières. Je pleure. Souffrance et terreur. Monstre. Qu’ai-je fait ?
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Akira
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime5/22/2012, 19:19

Bon j'ai essayé, je voulais le texte versant assez dans l'inhumain. J'espère que c'est atteint.

Étude numéro 15,
sujet n°561:
Vendredi 18 mai 2005, 15:15.


Le revolver pointé sur lui, le trentenaire n'ose plus faire un pas. Annah le regarde avec insistance, une lueur de haine dans le regard:
-Sais-tu ce que tu as fait ? Lui demande-t-elle.
Il déglutit avec peine, réfléchit pendant de longue minute puis hurle:
-Puisque je vous dis que je ne sais pas!
Ils sont là depuis un moment, l'air est lourd dans la pièce.


1ère constatation:
Le revolver provoque une peur indicible, le sujet semble ne pouvoir contenir cette crainte de perdre la vie. La peur succède presque immédiatement à la surprise, dés lors que le sujet à pris conscience de ce qui lui arrivait. La moindre question le fait douter.


Annah s'avance, Marc recule. Mais que lui veut-elle ? Il ne la connait même pas! Soudain il sent le mur contre son dos. Il ne peut pas fuir. Il déglutit à nouveau. Un ordre le fait sursauter:
-Tends ton bras!
-Qu-quoi ?!
-Obéis!
Marc regarde le revolver trembler à mesure que la jeune femme hurle. Il tend le bras. Une fillette surgit et place des électrodes sur son bras, un fil les relis à un petit boîtier dans les mains de l'enfant, elle le regarde avec douceur et lui dit:
-Vous pouvez baissez votre bras.
Il ne bouge pas incrédule, les yeux écarquillés.


2ème constatation:
Le rythme cardiaque du sujet évolue de manière sinusoïdale avec des piques significatifs lorsque le possesseur de l'arme donne des ordres ou montre des signes d'agacement. Autre information, l'état cardiaque du sujet se fixe étrangement sur celui qui tient le revolver.


Annah s'est maintenant décidé à placer l'arme sur le corps de Marc. Le revolver remonte maintenant doucement vers son visage. D'abord planté dans le ventre, Annah demande avec intérêt:
-Ca fait quoi là ?
Marc déglutit:
-J'ai peur.
Elle remonte l'arme sur sa poitrine à l'endroit précis du cœur:
-Et là ?
Le jeune homme sue maintenant, il y a une certaine tension dans sa voix:
-J'ai peur.
Le revolver atteint la tempe:
-Et ici ?
Il sanglote, des larmes coulent sur ses joues, l'acier froid lui fait l'effet d'une brûlure:
-Pourquoi ? Po-pourquoi moi ? Pourquoi vous vous acharnez sur moi ?
-Répondez à la question!
La fermeté de l'ordre le fait pleurer:
-J'AI PEUR!
Annah s'éloigne, elle baisse son arme. Marc tombe à genou, il est perdu. Pourquoi lui ? Que lui veut-on ?


3ème constatation:
Les différents relevés montrent que le sujet réagit de manière croissante selon l'endroit où l'arme est placé: sa température augmente, on constate une évolution similaire du rythme cardiaque. Lorsque le revolver est retiré, la pression installé redescend, le corps tout entier se relâche, le sujet n'est plus capable de se maintenir debout.


Pendant l'heure suivante, Annah s'acharne à lui donner des ordres sans intérêt. Son ton est ferme:
-Marche! Hurle! Cri! Mieux que ça! Chuchote! Arrête! Respire! Arrête! Recommence! Déshabille-toi! Rhabille-toi! Assis! Debout! Assis! Debout! Assis!
Le supplice lui semble interminable. Des larmes coulent, il repense à sa femme, à son futur enfant, toute sa vie défile. La fièvre le gagne peu à peu. Tout tourne autour de lui.


4ème constatation:
Sous l'impulsion de la voix, le sujet se met à obéir au ordre de celui qui possède l'arme. La menace n'est même plus nécessaire. L'état physiologique se stabilise, à mesure que l'organisme trouve son équilibre, le sujet devient plus obéissant. Une certaine lassitude l'accompagne, il la manifeste d'abord par des sanglots et de légère protestation, puis par une totale obéissance. Le sujet est alors définitivement passé à l'état agentique.

La fillette qui était alors rester dans le fond de la pièce fait signe à Annah. Elle en à finit avec lui.
Annah s'avance vers Marc, le plaque contre le mur, lui hurle de ne parler de ça à personne. Il acquiesce, épuisé. La fillette s'approche, un verre à la main:
-Tu as été un bon sujet. C'est finis maintenant.
Elle lui tapote le visage, il pleure, remercie le ciel que ce soit finit. Il avale d'un trait le verre d'eau. Elle lui sourie, il est pris d'un fou rire. Les nerfs qui lâchent.
La fillette sourie toujours, prends le revolver et tire sans plus de cérémonie.
Elle quitte la pièce, penchée sur sa tablette. Annah quant à elle, ramasse les différents équipements. Et suis la petite.
Le corps est laissé là, quelqu'un s'occupera bien de le récupérer.


5ème constatation:
La pression baisse lorsqu'on lui annonce la fin de l'expérience. Cette dernière remonte en flèche, et atteint son apogée lorsque le sujet perçoit la détention du revolver.

Fin de l'expérience: Vendredi 18 mai 2005, 17:00.
Fin du recueil de donné concernant l'étude numéro 15, Etude des effets du revolver sur un sujet neutre.
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime9/19/2012, 12:35

'Lut.

Juste pour savoir, on peut encore participer à ce défi? Le revolver m'a inspirer hihihi...
Sinon, pas de problème, je l'ai combiné au défis 17.Ornicar au cas où.


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Margogotte
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime9/19/2012, 14:12

Il n'y a pas de limite de temps pour les défis, tu peux y participer même s'il a plus de trois ans d'âge ^^
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MessageSujet: Re: [14] Revolver   [14] Revolver I_icon_minitime9/19/2012, 15:49

Je ne savais pas trop dans quel défi j'allais le poster, j'ai choisi celui-ci car j'aime l'idée du revolver mais je me suis amusée à tenter le défi 17 (Ornicar) que je trouvais drôle à faire. Bonne lecture ^^

Défi 14 - Revolver

La pièce, écœurante de fumée, pourrait sembler être une scène de crime, si ce n’est que les acteurs présents ne laisseraient aucunes traces de leurs passages.
Trois cadavres, la tempe trouée, gisaient pathétiquement sur le sol marbré. Deux autres les rejoindront un peu plus tard…
Dans le cendrier, près de la seule femme de la tablée, le tabac consommé, l’emplissant jusqu’à raz bord, laissait encore échapper quelques volutes. Mademoiselle ne fumait pas ce soir-là, son accessoire de jade attendant sagement dans sa pochette qu’elle l’utilise, enfin prête. C’était une personne de noble naissance, aussi délicate qu’une rose anglaise. Jamais ses lèvres pures ne toucheraient une aussi basse matière qu’était le tabac des prolétaires.
Devant elle, deux hommes, les yeux rougis de fatigue tandis que la sueur luisante sur leurs fronts se faisait plus humide, avalèrent une gorgée supplémentaire de vieux brandy qu’elle leur avait si généreusement fournie. Je me doutais que boire leur donnaient du courage, qu’ils puisaient alors, sans discontinuer, en consommant divers péchés, noircissant un peu plus leurs âmes à chaque secondes égrenées.
L’un d’eux allait mourir. L’horloge sonna un jour nouveau. Il était temps.
Le destin cherchant sa victime s’arrêta enfin sur l’un des hommes, qui déglutit, la peur au ventre. Il adressa une prière muette au plafond, surement pour quêter la faveur de son créateur, suppliant de ne pas rejoindre son antre.
Il se leva, reculait d’un pas vers l’arrière. Une larme glissa, bien que tremblante. Apeuré, il fit ce qu’il avait à faire.
Le quatrième mort tomba. Plus qu’un.
L’homme restant, tremblait si fort qu’il me fit sourire. Monsieur ne fanfaronnait plus maintenant que le Jeu devenait plus ardu. Après tout, il s’était lui-même apposée cette épée, tranchante au dessus de sa tête, pour quelques pièces d’or… Certes, une somme bien rondelette.
Je m’approchais d’eux, déférent, me baissai pour prendre le revolver de la main encore chaude du corps sans vie puis le posai au centre de la table. Par un simple geste du poignet, je le fis tourner sur lui-même.
Je faisais mon devoir.
J’étais la main du destin, le revolver était l’outil.
L’arme létale tourna, choisissant soigneusement la prochaine main qui le touchera. Le canon, à l’allure menaçante, s’arrêta sur Mademoiselle. Elle sourit.
Comme les autres, elle se leva. Toutefois pas de prières, de regrets, de pleurs. Sa peau pâle, telle la plus belle des porcelaines, restait parfaite dans sa jeunesse, mâte, sans rides, sans disgrâces affaiblissant sa beauté irréelle.
Lui reprit aussitôt du poil de la bête, vendant son âme au Diable pour que ce soit, pour elle, la fin de la fête. Que ce jour, il vaincrait.
L’ange devint démon. Callant le canon contre sa tempe, Mademoiselle semblait si confiante que l’homme eu un instant de doute. Ses yeux, trahissant ses pensées, semblait dire que la chance ne pouvait plus être de son côté.
Que ce jour, elle perdrait.
Elle pressa la détente. Clic
La chambre était vide.
« C’est inconcevable ! Je sens la triche. Je me retire de ce Jeu minable ! Pour injustice. » Hurla t-il.
Par un coup de sang, il envoya valser la table du jeu avec, par la même occasion, le brandy savoureux. Il prit son pardessus puis, défiant les règles établies, voulut quitter la partie.
L’homme s’approcha de la porte, frontière de son salut, alors que d’autres téméraires de sa trempe, attendaient fébrilement l’heure venue.
Navrant, mais ô combien humain. Cet homme avait pourtant choisi son destin.
Ma Belle de Nuit, d’un naturel glaçant d’effroi, le mis en joug puis l’abattit, dans le dos, sans préavis. Le revolver réclamait son sacrifice, son offrande pour apaiser la faim de cette gourmande qu’était la mort, belle d’avarice.
Ne s’occupant plus du mauvais joueur que la faucheuse avait emportée par sa main aux doigts gantés, elle embrassa l’arme rutilante de sa bouche, joliment dessinée, venant effleurer la crosse un bref instant puis me dit en me tendant tendrement de nouveau l’outil :
« On recommence. »

Fin de l’Outil du Jeu [mcld]
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