Equilibre

Equilibre

Je ne suis ni l’un, ni l’autre… Je suis…

Le vent n’était qu’éphémère sur ses terres oubliées. Une simple brise effleurant ce champ de tulipes, de mille et une couleurs. Un jardin de rêverie face un soleil imposant, un paysage parfait dans une terre sanglante ou non loin, un rire de fou, une âme noire sévis sans gêne.

Un chapeau blanc entouré d’un ruban rose, des cheveux frisés couleur or reposait sur des épaules nues. Une jeune fille regardant au loin souris tenant en mains une tulipe rouge et une jaune. Elle portait une robe longue d’un blanc immaculé d’innocence. Ses yeux bleus faisaient ressortir son doux visage. Juste une envie y réside en la voyant… Quelle envie ? L’envie délicate de goûter à ses lèvres et d’en prolonger le délice dans le temps. Tout était simplement parfait ! Trop même ! Une poupée de soie, de porcelaine attendant son prince charmant arriver et la prendre contre lui ! Oui trop parfait ! Bon pour un film à l’eau de rose ou un conte pour un enfant… Même moi, en lisant ces mots, j’ai envie de les déchirer et de les brûler pour finalement les oublier.

Seulement pourquoi le faire ? Tout n’est pas rose certes… Encore moins cela, cachant une réalité effrayante et décevante. Ce serait si merveilleux si la vie était comme cela… Un chant de bonheur envahissant notre monde sans soucier de demain, sans avoir peur de son voisin ou de la minute qui suit… Oui comme une aventure sucrée, une tendresse éternelle… Mais y croire sonnerait bien faux, et peut tant nous détruire…. Je veux… Je veux te blottir dans mes bras… Pas toi, poupée de porcelaine mais toi rêve sucré, acidulé de sourire… Puis – je donc ne pas t’avoir ?

Et si je tournais la page à ce paysage idyllique, en tournant simplement une page de papier. Que ce passerai-t-il ? L’horreur coulerais sur mes joues, me salissant de ses crimes. Devrais – je tourner cette page ? Cette simple page ? Bien sur que oui… On doit sentir la vérité nous laver de nos illusions.

Le ciel si bleu auparavant devenait noir de terreur. Le vent si doux fut le fouet du chaos, balayant ses cheveux dans une tempête… Les nuages se regroupèrent et changèrent de couleur peu à peu. Cette jeune fille au milieu de ce champ resta figée. Son visage montra doucement la peur, pour être l’horreur dans un tonnerre qu’on nomme arme à feu. Sa robe si blanche, si pur prit la couleur de la mort, un rouge si sombre, si noir… Si démoniaque… Dans un choc d’oublie, dans un bruit perdu, elle tomba en arrière lâchant ses fleurs, ne versant pas de larme, prit sous le surprise de la terreur de mourir pour en pleurer…

Et voila comment un si jolie paysage devient un cauchemar dont on ne voudrait pas être témoin, dont on ne voulait pas en voir la couleur… Une âme en moins sur cette terre… Une page de film d’horreur et pourtant si vrai, si réel qu’elle en donne des frissons.

Pourtant le monde n’est pas noir… La terre n’est pas blanche… Rien ne l’est. La vie est un long chemin gris… Alors avancez !

Je suis ni noir, ni blanc, je suis ….Gris !

Avril 2011

♣ Poupée de chiffon ♣


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